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cre, & on en fait ce qu’on appelle communément une gelée. Voyez Coing.

On trouve dans presque toutes les pharmacopées allemandes une gelée de coing sous le nom de diacydonium laxativum. Nous allons en donner la description d’après Zwelfer.

Diacydonium laxativum pellucidum. ♃. résine de jalap, quatre onces : faites-la dissoudre dans une suffisante quantité d’esprit-de-vin rectifié : après quoi ayez trois livres & demie de gelée de coing bien faite, bien transparente, & d’une bonne consistance : faites-la chauffer sur un petit feu pour la ramollir ; & tandis qu’elle est chaude, versez-y la dissolution de résine de jalap, & agitez bien pour faire un mêlange exact : la chaleur fera dissiper l’esprit-de-vin, & la résine se trouvera divisée dans la gelée de coing autant qu’elle le peut être ; on la verse tandis qu’elle est encore liquide, dans des petites boîtes de sapin, comme on fait le cotignac à Orléans.

Au lieu de résine de jalap, d’autres demandent de la résine de scammonée : on y ajoûte quelquefois des extraits de sené, de rhubarbe, &c.

Cette façon de masquer la résine de jalap ou de scammonée est très-bonne ; non-seulement on en sauve le dégoût, mais encore on les donne divisées au point, qu’on ne doit pas appréhender leur mauvais effet.

On s’en sert en Allemagne pour purger les enfans & les personnes qui ont de la répugnance à prendre les médicamens ordinaires. Voy. Résine de scammonée & de jalap aux mots Scammonée, Jalap. (b)

DIADÈME, s. m. (Hist. anc. & mod.) terme qui vient du grec : ç’a été dans les premiers tems la marque de la dignité royale ; on s’en est servi dans presque toutes les anciennes monarchies, mais avec quelques différences. C’étoit une bande de couleur blanche, que l’on ceignoit autour de la tête ; ce qui n’empêchoit pas que les souverains n’eussent une couronne avec le diadème. On prétend que Bacchus ayant vaincu les Indiens, voulut revenir des Indes en triomphe monté sur un éléphant ; & comme victorieux, qu’il fut le premier qui se servit du diadème. Selon Pline, en son histoire, livre VII. les rois de Perse & d’Arménie joignoient cet ornement à leurs cydaris & à leurs tiares, coëffures de tête particulieres aux souverains de ces contrées. Le diadème n’étoit pas toûjours de couleur blanche ; mais quelquefois rouge ou bleu, & cependant avec quelques filets de blanc. On voit que les Parthes qui par vanité se disoient les rois des rois, se servoient d’un double diadème pour marquer leur double supériorité. Le diadème de Darius étoit pourpre & blanc ; Alexandre fut si glorieux d’avoir vaincu ce roi des Perses, qu’il voulut orner sa tête du diadème de ce prince. Tous les successeurs d’Alexandre ne manquerent pas, en qualité de rois, de se servir du même ornement avec lequel on les voit gravés sur leurs médailles. Aussi-tôt que les Romains eurent chassé leurs rois, ils prirent si fort le diadème en aversion, que c’étoit se rendre criminel d’état que d’en porter un, eût-ce été à la jambe en forme de jarretiere. C’est ce qui rendit Pompée suspect à ses concitoyens ; parce qu’il portoit des jarretieres blanches. On craignoit que par-là il ne voulût aspirer à la souveraine autorité, ou pour parler le langage romain, qu’il n’ambitionnât la tyrannie. Mais après que Rome fut soûmise aux empereurs, les peuples devinrent moins ombrageux ; & Aurélius Victor témoigne qu’Aurélien se servit de cet ornement, qui se trouve même sur quelques médailles de cet empereur. Constance Chlore pere du grand Constantin, s’en servoit aussi. Ce fut vraissemblablement pour faire connoître son pouvoir à des peuples barbares, qui ayant été accoûtumés à se soûmettre à l’autorité royale, respec-

toient un prince qui en portoit les marques : ce qui s’est continué chez les empereurs, jusque là même que l’on voit aussi cet ornement sur les médailles des impératrices. Et nos couronnes anciennes & modernes se terminent par le bas en une espece de diadème ou bande, qui soûtient le reste de cette couronne. De dire, comme l’a fait Baronius, que S. Jacques apôtre, évêque de Jérusalem, a porté le diadème, c’est pousser la chose trop loin. Il a porté, comme grand-prêtre dans la religion chrétienne, l’ornement qui étoit particulier au souverain pontife chez les Juits. (a)

Diadème, dans le Blason, se dit d’une espece de cercle qu’on nomme proprement diadème, & qu’on voit quelquefois sur les têtes de l’aigle éployée. Il se dit aussi du bandeau dont les têtes de more sont ceintes sur les écus, & qu’on appelle autrement tortil ; & des ceintres ou cercles d’or, qui servent à fermer les couronnes des souverains, & à porter la fleur-de-lis double, ou le globe croisé qui leur tient lieu de cimier. Voyez Tortil, Cimier, &c. (V)

DIADÉMÉ, adj. en termes de Blason, se dit de l’aigle qui a un petit cercle rond sur la tête. (V)

DIADOCHUS, s. m. (Hist. nat.) pierre d’une couleur pâle & semblable au berille, qui a la propriété de faire paroître les démons, &c. Voy. Boece de Boot, page 556. Credat Judæus.

DIAGNOSE, s. f. se dit en Medecine, de la connoissance que l’on peut avoir par des signes de l’état présent d’un homme en santé ou malade. On appelle diagnostics les signes, au moyen desquels on acquiert cette connoissance, διαγνωστικὴ ou δηλωτικὰ, indicantia ; & le medecin qui exerce cette connoissance par les signes indicatifs, peut être appellé διαγνωστικὸς ou διαγνώμων, arbiter. Cette science diagnostique fait partie de la Séméiologie ou Séméiotique, une des branches de la Medecine en général, qui traite de tous les différens signes, par lesquels on parvient à connoître par un effet qui se montre, un autre effet caché, soit pour le présent, soit pour l’avenir. Voyez Signe, Séméiologie. (d)

DIAGONALE, s. f. en Géométrie, c’est une ligne qui traverse un parallélogramme, ou toute autre figure quadrilatere, & qui va du sommet d’un angle au sommet de celui qui lui est opposé.

Telle est la ligne P N (Pl. géomét. fig. 24.), tirée de l’angle P à l’angle N. Voyez Figure. Quelques auteurs l’appellent diametre, d’autres le diamétral de la figure ; mais ces noms ne sont point d’usage.

Il est démontré 1°. que toute diagonale divise un parallélogramme en deux parties égales : 2°. que deux diagonales tirées dans un parallélogramme se coupent l’une l’autre en deux parties égales : 3°. que la diagonale d’un quarré est incommensurable avec l’un des côtés. Voy. Parallélogramme, Quarré, &c.

La somme des quarrés des deux diagonales de tout parallélogramme, est égal à la somme des quarrés des quatre côtés.

Il est évident que la fameuse quarante-septieme proposition d’Euclide (Voyez Hypothenuse), n’est qu’un cas particulier de cette proposition : car si le parallélogramme est rectangle, on voit tout de suite que les deux diagonales sont égales, & par conséquent que le quarré d’une diagonale, ou ce qui est la même chose, que le quarré de l’hypothenuse d’un angle droit est égal à la somme des quarrés des deux côtés. Si un parallélogramme est obliquangle, & qu’ainsi ses deux diagonales soient inégales, comme il arrive le plus souvent, la proposition devient d’un usage beaucoup plus étendu.

Voici la démonstration par rapport au parallélogramme obliquangle. Supposons le parallélogramme obliquangle ABCD (Pl. géom. fig. 25.), dont