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les hémérocales ou fleurs d’un jour, les pivoines, les martagons, les clochettes ou campanules, les croix de Jérusalem ou de Malte, les œillets de diverses especes, la giroflée jaune, la julienne simple, la julienne double ou giroflée d’Angleterre, le pié d’aloüette, le pavot double, le coquelicot double, l’immortelle ou elychrisum, les basilics simples ou panachés, &c.

Les fleurs qui viennent en automne, c’est-à-dire dans les mois de Septembre, d’Octobre, & de Novembre, sont le crocus ou safran automnal, la tubéreuse, le cyclamen automnal, le souci double, les amaranthes de toutes sortes, le passe-velours ou queue de renard, le tricolor blanc & noir, les œillets d’Inde, la bellesamine panachée, les roses d’Inde, le stramonium ou la pomme épineuse, le geranium couronné, la valérienne, le talaspic vivace, le mufle de lion, l’ambrette ou chardon benit, &c.

Les fleurs d’hyver, qui viennent en Décembre, Janvier, & Février, sont le cyclamen hyvernal, la jacinthe d’hyver, les anémones simples, le perce-neige ou leucoyon, les narcisses simples, les crocus printaniers, les prime-veres, les hépatiques, &c.

Entre plusieurs ouvrages sur cette matiere, on peut lire Ferrarius, de florum culturâ ; Amste. 1648, in-4° ;. Morin, Traité de la culture des fleurs ; Paris, 1658, in-12, premiere édit. qui a été souvent renouvellée : Liger, le Jardinier-fleuriste ; Paris, 1705 : le Jardin de la Hollande ; Leyde, 1724, in-12 : Chomel ; & sur-tout Miller, dans son Dictionnaire du jardinage. Indépendamment de quantité de traités généraux, on ne manque pas de livres sur la culture de quelques fleurs particulieres, comme des œillets, des tulipes, des oreilles d’ours, des roses, des tubéreuses, &c. Enfin personne n’ignore que la passion des fleurs, & leur culture, a été poussée si loin en Hollande dans le dernier siecle, qu’il a fallu des lois de l’état pour borner le prix des tulipes. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fleur de la Passion ou Grenadille, granadilla ; genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil est entouré d’une frange à sa base, & sort d’un calice découpé. Il porte à son extrémité un embryon surmonté de trois corps ressemblans en quelque façon à trois clous. Les étamines sont placées au-dessous du pistil. L’embryon devient dans la suite un fruit ovoïde, presque rond & charnu. Ce fruit n’a qu’une seule capsule, & renferme des semences enveloppées d’une coëffe, & attachées aux côtés du placenta. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Fleur au soleil, corona solis. Cette plante est différente de l’héliotrope ou tournesol. Voyez Héliotrope. Elle se divise en deux especes : la premiere s’éleve d’environ de cinq à six piés, & forme une tige droite, avec des feuilles très-larges, dentelées en leurs bords ; il naît à sa sommité une grande fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons jaunes, arrangés en forme de couronne, au milieu de laquelle sont des demi-fleurons séparés par des feuilles pliées en gouttiere, & comprises dans un calice où sont des loges à semences, plus grosses que celle du melon. Cette plante se tourne toûjours vers le soleil d’où elle a pris son nom. Elle vient de graine fleurie en été, demande un grand air, une terre grasse, & beaucoup de soleil. La seconde espece qui est plus basse, se divise en plusieurs rameaux, formant une touffe, & portant chacun une fleur plus petite que l’autre.

Ces soleils sont vivaces, & se multiplient par les racines. Ils se plaisent dans toutes sortes de terres, & la seule nature en prend soin. Ils ne conviennent que dans les potagers, & entre les arbres isolés d’une grande allée d’un parc ; rarement s’en sert-on dans les beaux jardins, à moins que ce ne soit à l’écart.

On les peut tondre en buissons, en retranchant aux ciseaux les branches qui s’élevent trop. (K)

Fleur de Cardinal, Voyez Consoude royale.

Fleurs de Muscade, (Pharmacie & Matiere médicale.) Voyez Macis.

Fleurs, (Pharmac.) Les Apothicaires conservent dans leurs boutiques un nombre assez considérable de fleurs. Voyez leurs usages tant officinaux que magistraux aux articles particuliers.

Pour que ces fleurs soient de garde, elles doivent être desséchées très-rapidement, parce que le mouvement de fermentation qui s’excite pendant une dessication lente, détruiroit leur tissu délicat, & altéreroit par-là leur vertu & leur couleur. Qu’il faille conserver la vertu des fleurs qu’on desseche, on en conviendra aisément ; qu’il soit très-utile de conserver leur couleur autant qu’il est possible, on se le persuadera aussi lorsqu’on saura que non-seulement l’élégance de la drogue en dépend, mais même que la conservation de la couleur est un très-bon signe pour reconnoître la perfection du médicament.

Les fleurs qui ont une couleur délicate, telles que celles de mauve, de roses pâles, de petite centaurée, la violette, la perdent presqu’entierement si on les expose immédiatement au soleil ; mais elles ne souffrent pas la moindre altération dans leur couleur, si on interpose le papier le plus mince entre la fleur à sécher & les rayons du soleil. Les fleurs de violette ont cependant besoin pour conserver leur couleur, d’être desséchées par une manœuvre particuliere. Voyez Violette.

Le phénomene de la destruction de ces couleurs par l’action immédiate ou nue des rayons du soleil, est bien remarquable, en ce qu’elle ne dépend pas ici du soleil comme chaud ; car la chaleur que la fleur éprouve encore à l’ombre de ce papier, supposé qu’elle soit diminuée bien considérablement, peut être supérieure à celle qu’elle éprouveroit aux rayons immédiats d’un soleil moins ardent ; & cependant l’ombre plus chaude conservera la couleur, & le soleil nud plus foible la mangera. Au reste peut-être faudroit-il commencer par constater le fait par de nouvelles expériences ; l’établissement du fait & des recherches sur la cause fourniroient les deux parties d’un mémoire fort curieux, dont la premiere seroit physique & très-aisée, & la derniere chimique & très difficile. (b)

Fleurs d’argent, (Hist. nat. Minéralog.) nom donné par quelques auteurs à la substance que l’on nomme plus communément lac lunæ. Voy. cet article.

Fleur de fer, (Hist. nat. Minéralogie.) Flos martis, flos ferri &c. nom que l’on donne improprement à une espece de stalactite ou de concrétion pierreuse, spathique ou calcaire, qui est souvent d’un blanc aussi ébloüissant que la neige, qui se trouve attachée aux voûtes des soûterreins de quelques mines ; ces salactites ou concrétions sont de différentes formes & grandeurs, & la couleur en varie suivant que la matiere en est plus ou moins pure. Le nom qu’on leur donne sembleroit indiquer qu’elles sont martiales ou contiennent du fer ; mais lorsqu’il s’y trouve une portion de ce metal, ce n’est qu’accidentellement, & elles ne different en rien des autres stalactites. On dit que le nom de flos martis a été donné à cette espece de concrétion dans les mines de fer de Stirie, où elle se trouve très-fréquemment. (—)

Fleurs d’Asie, (Hist. nat. Minéralogie.) nom que quelques voyageurs ont donné à un sel qui se trouve à la surface de la terre dans plusieurs endroits de l’Asie ; on l’appelle aussi terre savonneuse de Smyrne. C’est la même chose que le natron ou nitrum des anciens, d’où l’on voit que c’est un sel alkali fixe, semblable à la potasse ; il fait effervescence avec les aci-