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de fievre, ou de différentes affections de l’ame : ainsi voyez Tremblement, (Patholog.) Fievre, Passion, Nature. (d)

FRISURE, s. f. Voyez Friser.

Frisure, (Brod.) c’est un fil d’or frisé qui se coupe par petits morceaux, & dont on fait un point pour enrichir la broderie, en l’assujettissant sur l’ouvrage.

FRITILLAIRE, fritillaria, s. f. genre de plante à fleurs liliacées, faites à-peu-près en forme de cloche pendante. Elles sont composées de six feuilles, au milieu desquelles il y a un pistil, qui devient dans la suite un fruit oblong divise en trois loges, qui renferment des semences plates, disposées les unes sur les autres en deux rangs : ajoûtez aux caracteres de ce genre que la racine est composée de deux tubercules, demi-sphériques pour l’ordinaire, & que la tige sort entre ces deux tubercules. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

De tant d’especes de fritillaires connues des fleuristes, nous ne décrirons que la plus commune, fritillaria communis, variegata. C. Bauh. Elle a la racine bulbeuse, solide, blanche, composée de deux tubercules charnus, du milieu desquels s’éleve une tige haute d’environ un pié, grêle, ronde, fongueuse en-dedans, portant cinq, six, ou sept feuilles médiocrement longues, étroites, d’un goût tirant sur l’aigre. Son sommet ne soûtient ordinairement qu’une fleur, quelquefois deux ou trois : cette fleur est fort belle, grande, composée de six pétales qui sont disposés en maniere de cloche panchée, marbrée en façon de damier, de diverses couleurs, purpurine, incarnate, rouge, blanche, très-agréable à la vûe. Lorsque cette fleur est passée, il paroît un fruit oblong, anguleux ou triangulaire, divisé en trois loges remplies de semences applaties.

On trouve la fritillaire commune dans des lieux herbeux, dans des bocages, & le long des prairies ; mais on la cultive dans les jardins à cause de la beauté de ses fleurs, car elle n’a point de vertus médicinales. (D. J.)

Fritillaire, (Jard.) c’est dans les jardins des Fleuristes & des curieux, qu’on voit un grand nombre d’especes de fritillaires, toutes variées, colorées, & diversement panachées. Cette fleur paroît l’été, & demande à être dans des pots plûtôt que dans les planches d’un parterre. Elle aime le frais, & veut quelques arrosemens pendant les grandes chaleurs. Il lui faut sur-tout une bonne terre grasse, fraîche, legere, un peu détrempée avec du tan jusqu’à la profondeur de quatre doigts. Les bulbes de ses racines en perpétuent l’espece ; mais en peut aussi multiplier les fritillaires, en plantant leurs rejettons dans un carreau de terre naturelle enrichie de tan, & elles seront en état d’être transplantées dans des pots à la troisieme année : alors on les levera au mois de Septembre ; & comme elles sont sujettes à pourrir, il faut les tenir un peu seches pendant l’hyver & les placer dans la serre, à un endroit de chaleur médiocre. Consultez Miller, il vous apprendra l’art de perfectionner la culture de ces sortes de fleurs, d’après les diverses méthodes qu’on peut employer pour leur multiplication. (D. J.)

FRITON ou FRITEAU, poisson d’eau douce, semblable aux muges fluviatiles par les nageoires, par la figure de la queue, & par la qualité de la chair. Il n’a qu’une palme de longueur. Rond. hist. des poiss. de riviere, chap. xv. Voyez Poisson. (I)

* FRITTE, s. f. c’est la matiere même du verre dont on doit remplir les pots ; mais qu’on a mis auparavant à calciner, pour en séparer toutes les matieres grasses, huileuses & autres, qui porteroient, sans cette précaution, quelque couleur sale dans le verre. Il y a des fours particuliers pour cette calcination ; on les appelle fours à fritte. Voyez nos Planches

de Verrerie, & leur explication. aa gueule du four, bbb cendrier, ccc grille pour le bois, ddd barres de travers sur lesquelles on pose la grille pour le charbon, k coupe verticale du four, mm cheminée, o chambre à mettre le bois & à allumer le feu, p le mur de devant, n place à mettre sécher le sable.

FRITZLAR, (Géog.) petite ville d’Allemagne enclavée dans la basse-Hesse, sur la riviere d’Eder, entre Cassel & Marpurg, à six lieues S. O. de Cassel, à douze de Marpurg, & à quatres S. E. de Waldeck. Cette ville, qu’on conjecture être l’ancienne Bogadium, ou du-moins bâtie sur ses débris, a été impériale & libre ; mais elle appartient maintenant, avec son petit territoire, à l’archevêque de Mayence. Voyez Zeyler, Mogunt. archiep. topog. Dilichius, chroniq. de Hesse ; Crantz, hist. saxonne ; Serrarius, hist. rer. Mogunt ; Hubner, géog. Long. 26d. 55′. lat. 51d. 6′. (D. J.)

FRIVOLITÉ, s. f. (Morale.) elle est dans les objets, elle est dans les hommes. Les objets sont frivoles, quand ils n’ont pas nécessairement rapport au bonheur & à la perfection de notre être. Les hommes sont frivoles, quand ils s’occupent sérieusement des objets frivoles, ou quand ils traitent legerement les objets sérieux. On est frivole, parce qu’on n’a pas assez d’étendue & de justesse dans l’esprit pour mesurer le prix des choses, du tems, & de son existence. On est frivole par vanité, lorsqu’on veut plaire dans le monde, où on est emporté par l’exemple & par l’usage ; lorsqu’on adopte par foiblesse les goûts & les idées du grand nombre ; lorsqu’en imitant & en répétant, on croit sentir & penser. On est frivole, lorsqu’on est sans passions & sans vertus : alors pour se délivrer de l’ennui de chaque jour, on se livre chaque jour à quelque amusement, qui cesse bien-tôt d’en être un ; on se recherche sur les fantaisies, on est avide de nouveaux objets, autour desquels l’esprit vole sans méditer, sans s’éclairer ; le cœur reste vuide au milieu des spectacles, de la philosophie, des maîtresses, des affaires, des beaux arts, des magots, des soupers, des amusemens, des faux-devoirs, des dissertations, des bons mots, & quelquefois des belles actions. Si la frivolité pouvoit exister long-tems avec de vrais talens & l’amour des vertus, elle détruiroit l’un & l’autre ; l’homme honnête & sensé se trouveroit précipité dans l’ineptie & dans la dépravation. Il y aura toûjours pour tous les hommes un remede contre la frivolité ; l’étude de leurs devoirs comme hommes & comme citoyens.

* FROC, s. m. (Gramm.) il se dit du vêtement & de l’état religieux ; c’est proprement la partie de l’habit monacal qui couvre la tête. Il y a des frocs de toutes sortes de figures, grace à la bisarrerie & à la multitude des fondateurs d’ordres. On dit d’un homme il a pris, il a quitté le froc, pour signifier qu’il est entré en couvent, ou qu’il en est sorti. Voyez Capuchon.

* Froc, (Comm.) étoffe grossiere qui se fabrique à Bolbec, Gruches, & autres lieux de Caux. Le froc large a au-moins cinquante-deux portées de trente-deux fils chacune, dans des rots de cinq quarts moins un seize entre les doublets ou lisieres, pour être au retour du foulon, le foible, de trois quarts & demi de largeur entre les lisieres, & le fort de trois quarts. Le premier de vingt-six aulnes de long ; le second de vingt quatre.

Le froc ordinaire est ordonné au-moins de trente-six portées de trente-deux fils chacune, dans des rots d’une aulne moins un seize entre les doublets ou lisieres, pour être au retour du foulon, le foible de deux tiers de large, le fort de demi-aulne un seize. Il ne peut excéder vingt-six aulnes de long en foible, & vingt-quatre en fort.

Il faut que le froc en foible, de trois quarts & demi & de deux tiers de large, où il y a de l’agnelin