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de même que l’alun, une vive couleur rouge au papier bleu ; c’est pourquoi l’on présume que leur vertu vulnéraire dépend sur-tout d’un sel alumineux mêlé avec beaucoup de soufre & de terre, & avec un peu de sel concret. En général, tous les geranium contiennent les mêmes principes, ce qui fait qu’on les met au rang des plantes astringentes. (D. J.)

GERARDE, s. f. gerardia, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Jean Gerard, chirurgien anglois. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de masque dont la levre supérieure est relevée, arrondie & échancrée, & la levre inférieure divisée en trois parties ; celle du milieu est partagée en deux. Il s’éleve du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit oblong, gonflé, & divisé par une cloison en deux loges remplies de semences rondes. Plumier, nova plant. amer. gen. Voy. Plante. (I)

GERARMER, (Géog.) lac & village considérable des Vôges, dans le bailliage de Remiremont en Lorraine. On y fait un grand commerce de fromages, connus sous le nom de giraumés.

GERAW, (le) Geravia, Géogr. petit pays d’Allemagne au cercle du haut Rhin, ainsi nommé du bourg de Geraw ; mais sa capitale est Darmstadt, sujette au prince de Hesse-Darmstadt, ce qui fait que ce petit pays en a pris aujourd’hui le nom. (D. J.)

GERBADÉCAN, (Géog.) ville d’Asie en Perse, dans le Couhestan. Les géographes orientaux lui donnent 85d 25′. de longitude, & 34°. de latitude. (D. J.)

* GERBE, s. f. (Econ. rustiq.) On coupe le blé par poignée ; la poignée s’appelle une javelle. On laisse sécher la javelle sur terre, ensuite on la met en gerbe. Il faut sept ou huit javelles pour former une gerbe ; ainsi la gerbe est un fardeau de blé de sept à huit javelles, liées ensemble avec le feurre de seigle. On amoncele les gerbes par dizaux ; & la dixme & le champart étant levés, on les charrie à la grange. Voyez Javelle, Dixme & Champart.

Gerbe, (offrande de la) ou des prémices chez les anciens Hébreux. Le lendemain de la fête de Pâque, on apportoit au temple une gerbe, comme les prémices de la moisson des orges, & voici les cérémonies qui s’y observoient. Le quinzieme de Nisan, au soir, lorsque la fête du premier jour de la Pâque étoit passée, & que le second jour, qui étoit jour ouvrable, étoit commencé, la maison du jugement députoit trois hommes pour aller en solennité cueillir la gerbe d’orge. Les villes des environs s’assembloient pour voir la cérémonie. L’orge se cueilloit dans le territoire de Jérusalem. Les députés demandoient par trois fois si le soleil étoit couché, & on leur répondoit trois fois qu’il l’étoit ; ensuite ils demandoient trois fois la permission de couper la gerbe, & trois fois on la leur accordoit. Ils la moissonnoient dans trois champs divers avec trois faucilles différentes, & on mettoit les épis dans trois cassettes, pour les apporter au temple.

Lorsque la gerbe, ou, si l’on veut, les trois gerbes étoient au temple, on les battoit dans le parvis ; & du grain qui en résultoit, on en prenoit un plein gomor, c’est-à-dire environ trois pintes, après l’avoir bien vanné, bien rôti & concassé. On répandoit par-dessus un log d’huile, c’est-à-dire un demi-septier, un poisson & un peu plus. On y ajoûtoit une poignée d’encens ; & le prêtre qui recevoit cette offrande, l’agitoit devant le Seigneur, vers les quatre parties du monde, en forme de croix. Il en jettoit une partie sur l’autel, & le reste étoit à lui. Après cela chacun pouvoit commencer sa moisson. Voyez Offrandes. Calmet, dictionn. de la Bible. (G)

Gerbe, en termes d’Artificier, se dit d’un grouppe de plusieurs fusées qui sortent en même tems d’un pot ou d’une caisse, & par leur expansion représentent une gerbe de blé.

Gerbe, (Hydraul.) est un faisceau de plusieurs ajutages soudés sur la même platine. Il y en a qui ne sont qu’un compartiment de plusieurs fentes faites en portions de couronne ou en parallélogrammes, percées suivant la ligne d’une zone, ou de trous ronds, qui sont fort sujets à se boucher. Pour connoître la dépense de ces gerbes, & la maniere de les calculer, voyez le traité d’Hydraulique qui est à la fin de la théorie & pratique du Jardinage, pag. 398. édit. 1747. Paris. (K)

Gerbe de Blé, en termes de Blason, c’est la représentation d’une gerbe de blé ou de tout autre grain, que l’on porte quelquefois sur l’écu des armoiries pour signifier le mois d’Août ; comme une grappe de raisin représente l’automne.

Il porte d’azur à une gerbe d’or ; ce sont les armes de Grosvenors d’Eton en Cheshire.

GERBER du Vin, terme de Tonnelier ; c’est amonceler les pieces les unes sur les autres dans une cave ou dans un cellier. On ne gerbe le vin que quand il n’y a point de place pour le mettre sur les chantiers.

GERBEROY, Gerboredum ou Gerborecum, (Géog.) petite ville de France dans le Beauvoisis, située sur une haute montagne, au pié de laquelle coule le Térin. Elle a un chapitre qui consiste en treize prébendes, & un vidame, dont joüissent les évêques de Beauvais. Voyez l’abbé de Longuerue, dans sa description de la France. C’est à Gerberoy que fut signé le traité de paix en 948, entre Richard-sans-Peur duc de Normandie, & Louis IV. dit d’Outre-mer roi de France. Cette ville est à quatre lieues de Beauvais, vingt nord-oüest de Paris. Lon. 19. 22. lat. 49. 35. (D. J.)

GERBES, (Isle de) Géog. L’île de Gerbes, autrement Zerbi, est une petite île d’Afrique au royaume de Tunis, sur la côte de Barbarie, dans la Méditerranée ; elle ne rapporte que de l’orge en fait de grains, mais elle produit beaucoup de figues, d’olives, & quantité de raisins, que les habitans sont sécher pour en trafiquer. C’est sur la côte de cette île qu’on trouve le Lothus, dont le fruit a, dit-on, un goût si délicieux dans sa maturité, que les Poëtes feignirent qu’Ulysse & ses compagnons, ayant été jettés dans cet endroit par la tempête, & ayant mangé de cet excellent fruit, perdirent entierement le desir de retourner dans leur patrie. Les Grecs en l’honneur de ce fruit nommerent Lothophages les habitans de cette île. Elle dépend du pacha de Tripoli depuis que les Turcs en ont chassé les ducs d’Albe & de Medinacéli. Long. 29. 5. lat. 32. 10. (D. J.)

GERERES, s. f. pl. (Hist. anc.) on appelloit ainsi les femmes de condition commune qui assistoient à Athenes la reine des sacrifices dans ses fonctions sacrées ; elles étoient au nombre de quatorze.

GERFAUT, s. m. gyrfalco, (Hist. nat. Ornitn.) oiseau du genre des faucons ; il tient du vautour, c’est pourquoi les Allemands ont ajoûté à son nom de faucon celui de gyr, qui signifie un vautour dans leur langue, d’où vient le nom de gerfaut. On distingue aisément cet oiseau de tous les autres faucons, par sa grandeur qui est égale à celle de l’aigle ; il a encore plusieurs autres caracteres particuliers. Le sommet de la tête est plat ; le bec, les jambes & les piés sont bleus. Le gerfaut a les plumes blanches sur tout le corps ; mais celles du dos & des ailes ont une tache noire en forme de cœur. La queue est courte & a des bandes transversales noires. La gorge, la poitrine & le ventre sont blancs. Raii, syn. avium. Voyez Faucon. (I)

GERGEAU, (Géog.) Voyez Jargeau.