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ce globe avoit au-moins six milles de Hollande d’élévation perpendiculaire au-dessus de la Terre. Par conséquent si on donne à un mille 1200 piés de longueur, le diametre de ce globe ardent aura été du moins de 335 piés. Celui que Balbus vit à Boulogne en 1719, étoit beaucoup plus gros ; son diametre paroissoit égal à celui de la pleine lune ; sa couleur étoit comme celle du camfre ardent, & jettoit une lumiere aussi éclatante que celle que répand le soleil lorsqu’il est presque levé : on y remarquoit quatre gouffres qui vomissoient de la fumée, & l’on voyoit en-dehors de petites flammes qui reposoient dessus, & qui se jettoient en-haut ; sa queue étoit sept fois plus grande que son diametre ; il creva en faisant un bruit affreux.

On voit quelques-uns de ces globes qui s’arrêtent en un endroit, & d’autres qui se meuvent avec une grande rapidité. Ils répandent par-tout où ils passent une odeur de soufre brûlé, qui décele leur nature. Ces globes sont sans doute une espece de nuée entiere, dont la plus grande partie est de soufre & d’autres matieres combustibles, car la couleur blanche camfrée indique une composition, le soufre ne donnant qu’une flamme bleue. Toutes ces matieres rassemblées produisent une effervescence, suivie d’inflammation. Ce fluide ardent pressé de toutes parts par l’air, autre fluide, s’arrondit en globe, comme cela ne manque pas d’arriver à tous les fluides qui nagent dans d’autres. Essais de Physique par M. Mussch. art. 1694. & suiv.

M. Musschenbroek conjecture que le phénomene lumineux observé par Montanati en 1676, étoit un globe de cette espece. Cette masse de lumiere traversa la mer Adriatique & l’Italie, & fit entendre du bruit par-dessus tous les endroits où elle passa, surtout à Livourne & en Corse.

On voit par ce récit, qu’il y a quelques-uns de ces globes qui ne font point de bruit, & d’autres qui en font : ce dernier cas arrive sur-tout dans les tems orageux. On a plusieurs observations de globes de feu tombés avec bruit dans le tems qu’il faisoit des éclairs accompagnés de tonnerre, & souvent ces globes ont causé du dommage. On peut en voir le détail dans M. Mussch. essais de Physique, §. 1716.

La matiere de ces globes est évidemment la même que celle de l’électricité. Voyez donc Coup foudroyant, Electricité, Feu électrique, & sur-tout Météores & Tonnerre. (O)

Globe, (Science des Emblèmes.) Le Tems tenant entre ses mains un grand globe, désigne le globe de la terre, qu’il renferme en lui, pour ainsi dire, parce qu’il regle conjointement avec le soleil, la durée des heures & des jours, & qu’il engloutit tous les évenemens de cette durée. Dans d’autres emblèmes, la Providence porte une baguette dont elle semble toucher un globe, pour marquer qu’elle gouverne le monde. (D. J.)

Globe, (Art numismat.) Sur les médailles, le globe à la main d’un prince est le symbole de sa puissance ; & lorsqu’il paroît offrir le globe à ceux qui sont autour de lui, c’est pour désigner que comme maître du monde, il est en même tems le distributeur des graces. La basse flatterie a imaginé ces sortes d’emblèmes pour les empereurs romains. (D. J.)

Globe de Feu, (Artificier.) On appelle ainsi une sorte d’artifice sphérique, ou par son effet, ou par la figure de son cartouche.

GLOBOSITES, s. f. pl. (Hist. nat. Lythol.) nom que l’on donne à des coquilles pétrifiées qui sont renflées par le milieu, & fort semblables à des noix. Elles ont ordinairement une ouverture fort large, & des tubercules à la partie supérieure. Wallerius, minéralogie.

GLOBULAIRE, s. f. globularia, (Hist. nat. bot.)

genre de plante à fleur, composée de plusieurs fleurons qui n’ont qu’une levre, & qui sont découpés & soûtenus chacun par un calice. Il sort du fond de ce calice un pistil qui entre dans la partie inférieure du fleuron, & qui devient une semence renfermée dans une capsule formée par le calice du fleuron. Les capsules portent sur un placenta, qui occupe le milieu du calice commun. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

GLOBULE, s. m. (Physiq.) signifie à la lettre un petit globe. Ce mot est d’usage en Medecine, pour exprimer les petites parties rondes & rouges du sang, voyez l’article qui suit ; & Descartes a donné ce nom aux petits globes de matiere subtile, qui forment ce qu’il appelle son second élément. C’est dans la pression des globules qui composent ce second élément, qu’il fait consister la lumiere. Voyez Cartésianisme & Lumiere. Les globules de Descartes sont aujourd’hui peu en honneur, même parmi ceux qui suivent sa philosophie sur d’autres points. (O)

Globule, (Physiol.) ce terme est employé pour désigner de petites parties arrondies en forme de sphere, de globe, qui flottent dans la sérosité qui constitue le véhicule du sang, de la lymphe, du lait, du chyle, &c.

C’est de la différence de ces globules, qui sont rouges dans le sang, blanchâtres dans la lymphe, que dépend la différente consistance, la différente densité de ces humeurs. Ces globules ne peuvent être distingués les uns des autres, lorsqu’ils forment une masse liquide, que par le secours du microscope.

Les plus belles & les plus curieuses observations à ce sujet, se trouvent dans les œuvres de Lewenhoeck, & dans les mémoires de Gaspard Bartholin, fils de Thomas, insérés dans les actes de Copenhague, vol. III. obs. 3. Voyez les articles Lymphe, Sang. (d)

GLOBULEUX, adj. (Physiq.) composé de globules : ainsi on dit une matiere globuleuse, pour dire une matiere composée de parties détachées, qui ont la forme de petits globes.

GLOCESTER, Claudia Castra, (Géog.) & le Glevum des anciens ; ville d’Angleterre, capitale du comte du même nom, avec un évêché suffragant de Cantorberi, fondé par Henri VIII. en 1554. La cathédrale est très-belle. Glocester est sur la Severne, à 28 lieues N. O. de Londres, 8 S. de Worcester. Lon. 15. 26. lat. 51. 56. (D. J.)

GLOCESTER-HIRE, (Géog.) province maritime d’Angleterre, située le long de la Saverne qui la traverse. Elle est bornée au S. par le Sommerset-shire, E. par Wilt-shire & Oxford-shire, N. par Warwichshire & Worcester-shire, O. par Hertford-shire & Monmouth-shire. La province de Glocester a 130 milles de tour, & contient environ 800 mille arpens. Elle est belle, fertile en pâturages, abonde en blé, en lames, en bois, en fer, en acier, en cidre, & en saumon. Elle est le lieu de la demeure des anciens Dobunes ; Atkins a donné l’histoire de cette province : Glocester en est la capitale. (D. J.)

GLOGAW, (le Duché) Géog. duché considérable d’Allemagne dans la Silésie, aux confins de la Pologne. Il comprend plusieurs villes, & un grand nombre de villages. Zeyler en donne l’histoire dans sa topographie de la Silésie. Un usage particulier dans ce duché, c’est qu’à l’égard de la succession des fiefs, les filles succedent au défaut de fils, préférablement aux autres parens & collatéraux. (D. J.)

Glogaw, (le grand) Géog. Il y a deux villes de ce nom en Silésie, qu’on distingue par les épithetes de grand & de petit Glogaw.

Le grand Glogaw, Glogaria, anciennement Lugidunum, est une ville forte en Silésie, capitale du duché du même nom. Elle est l’étape & le grenier des