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le Garter, fut institué par Henri V. pour assister aux solemnités des chevaliers de la Jarretiere, pour leur donner avis de leur élection, pour les inviter de se rendre a Windsor afin d’y être installés, & pour poser les armes au-dessus de la place où ils s’asseyent dans la chapelle : c’est encore lui qui a le droit de porter la jarretiere aux rois & princes étrangers, qui sont choisis membres de cet ordre ; enfin c’est lui qui regle les funérailles solemnelles de la grande noblesse : sa création étoit autrefois une espece de couronnement accompagné des formalités du regne de la chevalerie : il est obligé, par son serment, d’obéir au souverain de l’ordre de la Jarretiere en tout ce qui regarde sa charge ; il doit informer le roi & les chevaliers de la mort des membres de l’ordre, avoir une connoissance exacte de la noblesse, & instruire les hérauts de tous les points douteux qui regardent le blason ; mais il doit être toujours plutôt prêt à excuser qu’à blâmer aucun noble, à moins qu’il ne soit contraint en justice à déposer contre lui.

Clarencieux & Norroy, les deux autres hérauts d’armes, sont appellés hérauts provinciaux, parce que la jurisdiction de l’un est bornée aux provinces qui sont au nord de la Trente, & l’autre a dans son district celles qui se trouvent au midi ; ils ordonnent des funérailles de la petite noblesse, savoir des baronnets, chevaliers & écuyers : ils sont tous deux créés à peu près comme le Garter, avec le pouvoir par patentes, de blasonner les armes des nobles.

Ceux qu’on nomme simplement héralds sont au nombre de six, distingués par les noms de Richemond, de Lancaster, de Chester, de Windsor, de Sommerset & d’York. Leur office est d’aller à la cour du grand maréchal pour y recevoir ses ordres, d’assister aux solemnités publiques, de proclamer la paix & la guerre.

Les poursuivans, au nombre de quatre, s’appellent blue-mantles, ou manteaux bleus, rouge-croix, rouge-dragon & port-cullice ; en françois, porte-coulisse, probablement des marques de décoration, dont chacun d’eux jouissoit autrefois. Outre ces quatre poursuivans, il y en a deux autres qu’on appelle poursuivans extraordinaires.

Le college des hérauts a pour objet tout ce qui regarde les honneurs, parce qu’ils sont considérés tanquam sacrorum custodes, & templi honoris æditui. Ils assistent le grand maréchal dans sa cour de chevalerie, qui se tient ordinairement dans la sale des hérauts, où ils prenoient place autrefois vêtus de leur cotte-d’armes. Il faut qu’ils soient, à l’exception des poursuivans, gentlemen de naissance, & les six hérauts sont faits écuyers, squiers, lors de leur création. Ils ont tous des gages du Roi ; mais le Garter a double salaire, outre certains droits à l’installation des chevaliers de l’ordre, & quelques émolumens annuels de chacun d’eux. (D. J.)

Herbacé, adj. (Gram.) qui est de la nature de l’herbe, ou des plantes herbacées.

HERBAGE, s. m. (Gram. Bot.) nom collectif, qui comprend toutes sortes de plantes basses qui croissent dans les prés, dans les marais, dans les potagers. Ce qui donne au lait sa bonne ou mauvaise qualité, ce sont les herbages dont les bestiaux se nourrissent. Il y a des moines qui ne vivent que d’eau, de pain & d’herbages. Cette terre a beaucoup d’herbages. Il y a un droit qu’on appelle droit d’herbage. Il consiste à pouvoir mener paître ses troupeaux, ou à couper l’herbe en certains cantons pour leur nourriture.

HERBAN, s. m. (Jurisprud.) c’est un cri public, par lequel un souverain fait armer ses vassaux ; ou l’amende payée par les vassaux pour n’avoir pas obéi à la convocation ; ou en général toutes les

prestations, charges & corvées exigées par un seigneur sur ses sujets.

HERBE, subst. f. (Botan.) selon M. Tournefort, le nom d’herbe, à proprement parler, convient à toutes les plantes, dont les tiges poussent tous les ans après que les semences sont mûres.

Il y a des herbes dont les racines vivent pendant quelques années, & d’autres dont les racines périssent avec les tiges ; on appelle annuelles celles qui meurent dans la même année après avoir porté leurs fleurs & leurs graines, comme le froment, le segle & autres. On nomme bisannuelles celles qui ne donnent des fleurs & des graines que la seconde ou même la troisieme année après qu’elles ont levé, & qui périssent ensuite ; telles sont l’angélique des jardins & quelques autres. Les herbes dont la racine ne périt pas après qu’elles ont donné leurs semences, s’appellent des herbes vivaces ; telles sont le fenouil, la menthe & autres : nous en trouvons plusieurs parmi celles qui sont toujours vertes, comme le cabaret, le violier, &c. & d’autres qui perdent leurs feuilles pendant une partie de l’année, comme le pas-d’asne, le pied de-veau, la fougere, &c.

Herbe aux anes, ou Agra (Bot.) genre de plante à fleur, composée de quatre pétales disposés en rose, & soutenus par un calice. Le pistil sort de la partie supérieure du calice, qui forme un tuyau ; la partie inférieure devient un fruit cylindrique qui s’ouvre en quatre parties, qui est divisé en quatre loges, & qui renferme des semences attachées à un placenta, & le plus souvent anguleuses. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe Saint-Antoine, chamænerion, (Bot.) genre de plante à fleur, composée de quatre pétales disposés en rose ; il sort du milieu de la fleur un pistil qui s’ouvre dans plusieurs especes de ce genre en quatre pieces ; le calice est de forme cylindrique, il a pour l’ordinaire quatre feuilles, il devient un fruit divisé en quatre loges qui s’ouvrent aussi en quatre pieces par la pointe : ce fruit renferme des semences garnies d’aigrettes, & attachées à un placenta qui a quatre feuillets ; ils forment les cloisons du fruit. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe blanche, gnaphalium, (Bot.) genre de plante à fleur, composée de plusieurs fleurons découpés, portés sur un embryon, séparés les uns des autres par des feuilles pliées en gouttiere, & soutenues par un calice écailleux presque demi-sphérique. L’embryon devient dans la suite une semence enveloppée d’une coëffe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe à coton, filago, (Bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs fleurons découpés en étoile, portés chacun sur embryon, & soutenus par un calice écailleux qui n’est pas luisant : chaque embryon devient une semence garnie d’une aigrette. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L’Herbe à coton ou gnaphalium vulgare est d’un genre différent que le gnaphalium montanum, ou pié-de-chat.

La racine de l’herbe à coton est fibreuse & chevelue ; ses tiges sont grêles, hautes de six à neuf pouces, droites, cylindriques, blanches à leurs sommités, couvertes d’un grand nombre de feuilles, placées sans ordre, velues, étroites & oblongues. Il naît à l’extrémité des rameaux, ou dans les angles qu’ils font en s’écartant de la tige, des bouquets de plusieurs fleurs ramassées ensemble & sans pédicule ; elles sont composées de fleurons si petits, qu’à peine peut-on les voir, divisés en cinq parties, appuyés sur un embryon & renfermés dans un ca-