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ches, il porte des fleurs jaunes à feuilles longues & étroites, qui contiennent une semence brune. Dans toute saison, mais sur-tout à la suite des pluies, cet arbre donne par incision une espece de baume d’un jaune brun, amer & âcre, mais d’une odeur très-agréable. On obtient encore un baume, en faisant bouillir dans l’eau les branches de cet arbre, coupées en petits morceaux ; ce baume surnage à l’eau, mais il n’est pas si bon que celui qu’on tire par incision ; on tire encore une espece d’huile de la semence de cet arbre.

HUVACAS, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que les Espagnols nomment les tresors cachés par les anciens habitans de l’Amérique, lors de la conquête de ce pays. On en trouve quelquefois près des anciennes habitations des Indiens & sous les débris de leurs temples ; ces pauvres gens les cachoient comme des ressources contre les besoins qu’ils craignoient d’éprouver après leur mort. Quelques-uns de ces trésors ont été enfouis pour tromper l’avarice des Espagnols, que les Indiens voyoient attirés par leurs trésors. La moitié de ces huvacas appartient au roi.

HWALHUNDE, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les Norwégiens à un animal aquatique & monstrueux, gris, tout couvert de poil, semblable à un chien par la partie qui est hors de l’eau, & ayant des oreilles pendantes comme un dogue d’Angleterre. Cet espece de chien de mer nageoit autour de baleines, ce qui lui a fait donner le nom qu’il porte, qui signifie chien des baleines. Voyez Acta Hafniensia, ann. 1671 & 72. obs. 49.

HUY, (Géog.) petite ville des Pays-Bas dans l’évêché de Liége. Elle fut prise & reprise plusieurs fois dans les guerres de Louis XIV. Elle est avantageusement située sur la Meuse, à 5 lieues S. O. de Liége, 6 N. E. de Namur. Long. 22, 57. lat. 50, 31.

Mélart (Laurent) natif de cette ville, dont il a été bourguemestre, nous en a donné l’histoire à laquelle les curieux pourront recourir. (D. J.)
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HYAC, (Marine) Voyez YACHT.

HYACINTHE, hyacinthus. (Bot.) Voyez Jacinte (Botanique.)

Hyacinthe, s. m. (Hist. natur. Lithologie.) pierre précieuse transparente, d’un jaune mêlé de rouge, ou d’un rouge orangé plus ou moins vif ; elle n’est point d’une grande dureté eu égard aux autres pierres prétieuses ; un feu violent la fait entrer en fusion.

Boëce de Boot & d’autres auteurs comptent différentes especes d’hyacinthes relativement à leurs couleurs. La premiere, qui est la plus chere & la plus estimée, est d’un jaune tirant sur le rouge, & est presque comme un grenat, dont elle ne differe que par le jaune qui s’y trouve mêlé ; elle jette un très grand feu. Boëce de Boot dit que l’hyacinthe la plus prétieuse est celle qui est d’un rouge tirant sur le jaune, telle qu’est la couleur du sang bilieux.

La seconde espece est d’un jaune de saffran ; la teinte rouge y est moins forte que dans la précédente.

La troisieme espece d’hyacinthe est plus claire encore, & sans sa dureté le coup d’œil extérieur la feroit prendre pour du succin ou de l’ambre jaune à qui elle ressemble parfaitement.

La quatriéme espece est d’un jaune plus clair encore, & sa couleur ressemble à celle de l’ambre gris ou du miel ; c’est la moins estimée.

Il y a des hyacinthes d’une couleur si foncée, que l’on ne peut point distinguer la couleur à moins de les regarder en les tenant entre l’œil & la lumiere. D’autres sont si peu colorées, qu’il n’y a que leur

dureté qui puisse faire juger que ce sont des hyacinthes. Souvent les hyacinthes d’un jaune clair ont été confondues avec les topases & les chrysolites, mais elles en different par la dureté. Boëce de Boot pense que la pierre appellée carbunculus ou escarboucle par les anciens, n’étoit qu’une hyacinthe d’un beau rouge, jettant beaucoup de feu, & d’une taille plus grande que celle des hyacinthes ordinaires, qui, selon lui, n’excedent pas communément la grosseur d’un pois, & selon M. Hill, celle d’une noix de muscade. Ce dernier nous apprend que les hyacinthes se trouvent en crystaux à six côtés terminés par une pyramide exagone comme le crystal de roche, mais elles sont plus dures que lui ; ou bien elles se trouvent sous la forme de petits cailloux oblongs, arrondis & applatis par un de leurs côtés. Les hyacinthes qui se trouvent ainsi, sont plus dures que celles qui sont crystallisées. Voy. Hill’s natural history of fossils.

Les hyacinthes de la plus belle espece viennent des Indes orientales, & se trouvent dans les royaumes de Cananoz, de Cambaye & de Calicut ; il en vient aussi des Indes occidentales. Celles de la moindre espece se trouvent en Europe & entr’autres sur les frontieres de la Bohème & de la Silésie.

On voit aisément que les différentes nuances de couleurs, par où nous avons dit que les hyacinthes passoient, ont dû induire en erreur les auteurs ; il n’y a donc guere que la dureté qui puisse en faire juger & empêcher qu’on ne les confonde, soit avec la topase, soit avec la chrysolite, soit avec le grenat & le rubacelle, soit avec toutes les pierres précieuses jaunes ou rouges.

Il nous vient d’Espagne, de Saxe & d’Auvergne, des pierres que l’on nomme fausses hyacinthes ou jargons qu’il ne faut point non plus confondre avec celles dont nous parlons ; d’ailleurs elles sont d’un rouge matte & couleur de brique ; elles ne sont point transparentes, & doivent être regardées comme du vrai crystal de roche opaque & coloré ; elles ne sont pas plus dures que lui ; leur figure est celle d’une colonne à six pans, terminée des deux côtés par deux pyramides exagones. Les anciens ne donnoient point le nom d’hyacinthe à la pierre que nous venons de décrire ; celle qu’ils désignoient sous ce nom étoit une espece d’améthyste, puisque, par la description qu’en donnent Pline & Théophraste, c’étoit une pierre mêlée de bleu ou violette. Voyez Théophraste, traité des pierres avec les notes de M. Hill, pag. 65 de la traduction françoise. M. Hill croit que c’est l’hyacinthe que les anciens connoissoient sous le nom de lapis lyncurius, quoique quelques auteurs ayent prétendu qu’ils désignoient par-là la belemnite qui n’a pourtant aucune des qualités que Pline attribue au lapis lyncurius, puisqu’il dit que c’étoit une espece d’escarboucle qui ne différoit des autres que par sa couleur de flamme. Voyez Hill’s natural history of fossils. Voyez Lyncurius Lapis.

On a attribué un grand nombre de vertus médicinales à l’hyacinthe, & on la fait entrer dans des compositions pharmaceutiques, après l’avoir écrasée & réduite en une poudre impalpable ; mais comme cette pierre n’est point soluble dans aucun dissolvant, elle ne peut avoir plus de vertus dans la médecine que du verre pilé. (—)

Hyacinthe, (Pierre) c’est un des cinq fragmens précieux. Voyez Fragmens précieux.

Hyacinthe (confection d’) Voyez à l’art. Confection.

HYACINTHIES, s. f. pl. (Myth.) ou HYACINTHES ; fêtes que les Lacédémoniens célébroient tous les ans au mois hécatombœon, pendant trois jours, en l’honneur d’Apollon, auprès du tombeau d’Hyacinthe ; on sait assez que ce jeune prince, de la ville d’Amiclés en Laconie, étoit tellement aimé d’Apol-