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héréditairement des états qu’on nomme landgraviats, & dont ils reçoivent l’investiture de l’empereur. On compte quatre princes dans l’Empire qui ont le titre de landgraves ; ce sont ceux de Thuringe, de Hesse, d’Alsace & de Leuchtenberg. Il y a encore en Allemagne d’autres landgraves : ces derniers ne sont point au rang des princes ; ils sont seulement parmi les comtes de l’Empire ; tels sont les landgraves de Baar, de Brisgau, de Burgend, de Kletgow, de Nellenbourg, de Saussemberg, de Sisgow, de Steveningen, de Stulingen, de Suntgau, de Turgow, de Walgow. (—)

LANDI, s. m. (Hist. mod.) foire qui se tient à Saint Denis-en-France. C’est un jour de vacance pour les jurisdictions de Paris & pour l’université. C’est le recteur qui ouvre le landi. Il se célébroit autrefois à Aix-la-Chapelle. Charles le Chauve l’a transféré à Saint Denis avec les reliques, les clous & la couronne de N. S.

Landi se disoit encore d’un salaire que les écoliers payoient à leurs maîtres vers le tems de la foire de ce nom. C’étoient six ou sept écus d’or, qu’on fichoit dans un citron, & qu’on mettoit dans un verre de crystal. Cet argent servoit à défrayer le recteur & ses suppôts lorsqu’ils alloient ouvrir la foire à Saint-Denis.

Landi stato di (Géog.) nom d’un district assez considérable d’Italie, sur les frontieres des états de la république de Gènes, dépendant du duché de Plaisance.

LANDIES, s. f. (terme d’Anat.) nymphes, deux productions ou excroissances charnues, situées entre les deux levres des parties naturelles de la femme. Voyez Nymphes. Cicéron trouvoit de l’obscurité dans ces paroles, an illam dicam, à cause du rapport qu’elles ont avec lendica, d’où nous est venu le mot françois landie.

LANDIER, s. m. (Gramm. & Cuisine.) grand chenet de cuisine. On ne sait d’où vient le proverbe, froid comme un landier, si ce n’est que cet épais instrument, quoique toujours dans le feu, n’est presque point échauffé.

LANDINOS, (Hist. mod.) c’est le nom sous lequel les Espagnols désignent les Indiens du Pérou qui ont été élevés dans les villes & dans les bourgs ; ils savent la langue espagnole, & exerçent quelque métier : ils ont l’esprit plus ouvert & les mœurs plus reglées que ceux des campagnes ; cependant ils conservent presque toujours quelque chose des idées & des usages de leurs ancêtres. Il est sur-tout un préjugé dont les Chrétiens n’ont point pû faire revenir les Indiens du Pérou ; ils sont persuadés que la personne qu’ils épousent a peu de mérite s’ils la trouvent vierge. Aussi-tôt qu’un jeune homme a demandé une fille en mariage, il vit avec elle comme si le mariage étoit fait, & il est le maître de la renvoyer s’il se repent de son choix après en avoir fait l’essai ce repentir s’appelle amanaise. Les amans éprouvés se nomment ammanados. Les évêques & les curés n’ont jamais pû déraciner cet usage bisarre. Une autre disposition remarquable de ces indiens, est leur indifférence pour la mort ; ils ont sur cet objet, si effrayant pour les autres hommes, une insensibilité que les apprêts du supplice même ne peuvent point altérer. Les curés du Pérou exerçent sur ces pauvres indiens une autorité très-absolue ; souvent ils leur font donner la bastonade pour avoir manqué à quelques-uns de leurs devoirs religieux. M. d’Ulloa raconte qu’un curé ayant réprimandé un de ces indiens, pour avoir manqué d’aller à la messe un jour de fête, lui fit donner ensuite un certain nombre de coups. A peine la réprimande & la bastonade furent-elles finies, que l’indien s’approchant du curé, d’un air humble & naïf, le pria

de lui faire donner le même nombre de coups pour le lendemain, parce qu’ayant envie de boire encore, il prévoyoit qu’il ne pourroit assister à la messe. Voyez l’hist. générale dès voyages, tom. XIII.

LANDRECI, (Géograph.) dans les titres latins Landericiacum, Landericia, petite & forte ville de France dans le Hainault. François I. s’en étant rendu maître, Charles V. la reprit en 1543. Louis XIV. la prit en 1655. Elle fut cédée à la France par le traité des Pyrénées. Ses fortifications sont du chevalier de Ville & du maréchal de Vauban. Elle est dans une plaine sur la Sambre, à 6 lieues N. E. de Maubeuge, 7 S. E. de Cambrai, 11 S. O. de Mons, 35 N. E. de Paris, Long. 21. 28. lat. 50. 4. (D. J.)

LANDSASSE, s. m. (Hist. mod.) on appelle ainsi en Allemagne celui dont la personne & les biens sont soumis à la jurisdiction d’un souverain qui releve lui-même de l’empereur & de l’Empire, & qui a fixé son domicile dans les états de ce souverain : ou bien un landsasse est tout sujet médiat de l’Empire.

Il y a en Allemagne des pays où tous les sujets, tant ceux qui possedent des terres & des fiefs que les autres, sont landsasses, c’est-à-dire relevent du prince à qui ces états appartiennent. Telle est la Saxe, la Hesse, la Marche de Brandebourg, la Baviere, l’Autriche : on nomme ces états territoria clausa. Il y a aussi d’autres pays où ceux qui possedent des fiefs sont vassaux ou sujets immédiats de l’Empire, & ne sont soumis à aucune jurisdiction intermédiaire, tels sont la Franconie, la Souabe, le Rhin, la Weteravie & l’Alsace. Ces pays s’appellent territoria non clausa.

Il y a des pays fermés (territoria clausa) où il se trouve des vassaux qui ne sont point landsasses : ceux-là ne sont obligés de reconnoître la jurisdiction de leur suzerain qu’en matiere féodale ; mais ceux qui sont vassaux & landsasses sont entierement soumis en tout à la jurisdiction du suzerain.

Un prince ou tout autre vassal immédiat de l’Empire peut être landsasse d’un autre, en raison des terres qu’il possede sur son territoire. Voyez Vitriarii Instit. juris publici.

LANDSBERG, (Géogr.) nom de plusieurs villes d’Allemagne, l’une dans la Baviere sur la Leck, une autre dans la nouvelle Marche de Brandebourg, une troisieme dans la province de Natangen en Prusse, sur la Stein ; enfin une quatrieme en Misnie dans l’Osteriand.

LANDSCROON, (Géogr.) fort de France en haute Alsace, dans le Suntgau, à une lieue de Bâle, sur une hauteur. Long. 25. 7. lat. 47. 36.

LANDSHUT, (Géogr.) en latin moderne Landsavia Bavarorum, ville forte d’Allemagne dans la basse Baviere, avec un château sur une côte voisine. Elle est sur l’Iser, à 14 lieues S. de Ratisbonne, 14 N. E. de Munich. Long. 29. 50. lat. 48. 53.

Landshut est encore le nom d’un petite ville de Bohême en Silésie, au duché de Schwednitz, sur le ruisseau de Zieder.

C’est à Landshut en Baviere que nâquit Ziegler (Jacques) théologien, cosmographe & mathématicien qui fleurissoit dans le xvj. siecle. Sa description latine de la Palestine, Argent. 1536, in-folio, est très-estimée. Paul Jove parle avec grands éloges de l’élégance du tableau qu’il a fait des cruautés de Christiern II. roi de Danemark. Son ouvrage de la Scandinavie est aussi fort instructif. Enfin, ce qu’il a donné sur l’Astronomie, de constructione solidæ sphæræ, Basil. 1536, in-4o. n’est point mauvais, non plus que son Commentaire latin sur le second livre de Pline, qui parut à Basle en 1531. La lecture de quelques-uns de ses ouvrages a été interdite par l’inquisition, sans qu’on en puisse trouver d’autres causes