Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/681

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La troisieme paire sort entre la troisieme & la quatrieme vertebre des lombes : elle communique avec la seconde paire & la quatrieme paire lombaire & avec le nerf intercostal : elle jette plusieurs filets dont quelques-uns s’unissent avec le nerf obturateur, & d’autres avec le nerf crural ; & plusieurs se perdent dans les muscles vertébraux, psoas, pectiné, &c.

La quatrieme paire sort entre la quatrieme & la cinquieme vertebre des lombes, s’unit à la troisieme & à la cinquieme paire lombaire, & communique avec le nerf intercostal : elle jette des branches aux muscles vertébraux & aux muscles voisins, & s’unit avec le nerf crural & avec le nerf obturateur.

La cinquieme paire passe entre la derniere vertebre des lombes & l’os sacrum : elle s’unit avec la quatrieme paire lombaire & avec la premiere sacrée : elle communique avec le nerf intercostal : elle jette des rameaux aux muscles vertébraux, &c. en fournit un au nerf crural, & se joint au nerf sacré pour former le nerf sciatique.

Le muscle lombaire interne. Voyez Psoas.

LOMBARD, (Hist. mod. & Com.) ancien peuple d’Allemagne qui s’établit en Italie dans la décadence de l’empire romain, & dont on a long-tems donné le nom en France aux marchands italiens qui venoient y trafiquer, particulierement aux Génois & aux Vénitiens. Il y a même encore à Paris une rue qui porte leur nom, parce que la plûpart y tenoient leurs comptoirs de banque, le commerce d’argent étant le plus considérable qu’ils y fissent.

Le nom de lombard devint ensuite injurieux & synonyme à usurier.

La place du change à Amsterdam conserve encore le nom de place lombarde, comme pour y perpétuer le souvenir du grand commerce que les lombards y ont exercé, & qu’ils ont enseigné aux habitans des Pays-bas.

On appelle encore à Amsterdam le lombard ou la maison des lombards, une maison où tous ceux qui sont pressés d’argent en peuvent trouver à emprunter sur des effets qu’ils y laissent pour gages. Il y a dans les bureaux du lombard des receveurs & des estimateurs : ces derniers estiment la valeur du gage qu’on porte, à-peu-près son juste prix ; mais on ne donne dessus que les deux tiers, comme deux cens florins sur un gage de trois cens. L’on délivre en même tems un billet qui porte l’intérêt qu’on en doit payer, & le tems auquel on doit retirer le gage. Quand ce tems est passé, le gage est vendu au plus offrant & dernier enchérisseur, & le surplus (le prêt & l’intérêt préalablement pris) est rendu au propriétaire. Le moindre intérêt que l’on paye au lombard, est de six pour cent par an ; & plus le gage est de moindre valeur, plus l’intérêt est grand : en sorte qu’il va quelquefois jusqu’à vingt pour cent.

Les Hollandois nomment ce lombard bank vanleeninge, c’est-à-dire banque d’emprunt. C’est un grand bâtiment que les régens des pauvres avoient fait bâtir en 1550 pour leur servir de magasin, & qu’ils céderent à la ville en 1614 pour y établir une banque d’emprunt sur toutes sortes de gages, depuis les bijoux les plus précieux jusqu’aux plus viles guenilles, que les particuliers qui les y ont portées peuvent retirer quand il leur plaît, en payant l’intérêt ; mais s’ils laissent écouler un an & six semaines, ou qu’ils ne prolongent pas le terme du payement en payant l’intérêt de l’année écoulée, leurs effets sont acquis au lombard qui les fait vendre, comme on a déja dit.

L’intérêt de la somme se paye, savoir, au-dessous de cent florins, à raison d’un pennin par semaine

de chaque florin, ce qui revient à 16 pour cent par an. Depuis 100 jusqu’à 500 florins, on paye l’intérêt à 6 pour cent par an : depuis 500 florins jusqu’à 3000, 5 pour cent par an : & depuis 3000 jusqu’à 10000 florins, l’intérêt n’est que de 4 pour cent par an.

Outre ce dépôt général, il y a encore par la ville différens petits bureaux répandus dans les divers quartiers, qui ressortissent tous au lombard. Tous les commis & employés de cette banque sont payés par la ville. Les sommes dont le lombard a besoin se tirent de la banque d’Amsterdam, & tous les profits qui en proviennent, sont destinés à l’entretien des hôpitaux de cette ville. Dictionn. de comm. Jean P. Ricard, Traité du commerce d’Amsterdam.

LOMBARDES, (Jurisprud.) Voyez ci-devant Lettres lombardes.

LOMBARDS, (Géog. anc.) en latin Langobardi ou Longobardi, anciens peuples de la Germanie, entre l’Elbe & l’Oder.

Il y auroit de la témérité à vouloir désigner plus spécialement leur pays & en marquer les bornes, parce qu’aucun ancien auteur n’en parle : nous ne savons que quelques faits généraux qui concernent ces peuples. Tacite nous apprend seulement que, quoiqu’ils fussent placés au milieu de diverses nations puissantes, ils ne laisserent pas de conserver leur liberté.

Sous le regne de Marc-Aurele, les Lombards quitterent leur ancienne demeure, s’avancerent jusqu’au Danube, passerent ce fleuve, & s’emparerent d’une province dont ils furent chassés par Vindez & par Candidus chefs de l’armée romaine. Ensuite, pendant plus de deux siecles on n’entendit plus parler d’eux : on ignore même le pays qu’ils allerent habiter.

Mais sous l’empire de Théodose, Agilmund leur chef rendit fameux le nom des Lombards. Vers l’an 487 ils aiderent Odoacre roi des Hérules à s’emparer de l’île de Rugen ; & dans la suite eux-mêmes en devinrent les maîtres.

En 526, leur roi Audouin les conduisit en Pannonie, & ils ne furent pas long-tems à subjuguer cette province. Le royaume des Ostrogoths ayant été détruit vers l’an 560, Alboin invité par Narsés conduisit ses Lombards en Italie, & il y fonda un royaume puissant, sous le nom de royaume de Lombardie.

Bientôt les vainqueurs adopterent les mœurs, la politesse, la langue, & la religion des vaincus : c’est ce qui n’étoit pas arrivé aux premiers Francs ni aux Bourguignons, qui porterent dans les Gaules leur langage grossier & leurs mœurs encore plus agrestes. La nation lombarde étoit composée de payens & d’ariens, qui d’ailleurs s’accordoient fort bien ensemble, ainsi qu’avec les peuples qu’ils avoient subjugués. Rotharis leur roi publia vers l’an 640 un édit qui donnoit la liberté de professer toute religion ; de sorte qu’il y avoit dans presque toutes les villes d’Italie un évêque catholique & un évêque arien, qui laissoient vivre paisiblement les idolatres répandus encore dans les bourgs & les villages.

Enfin, le royaume des Lombards qui avoit commencé par Alboin en 568 de l’ere vulgaire, dura tranquillement sous vingt-trois rois jusqu’à l’an 774, tems auquel Pepin défit Astolphe roi de ce peuple, & l’obligea de remettre au pape Etienne l’exarchat de Ravenne. Cependant Didier duc de Toscane s’empara du royaume, & fut le vingt-troisieme & dernier roi des Lombards. Le pape mécontent de ce prince, appella Charlemagne en Italie. Ce guerrier mit le siege devant Pavie, & fit Didier prisonnier.

Pour lors tout cédant à la force de ses armes, il