Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/705

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs loupes avec ce qu’on appelle prime d’éméraudes. Voyez Emeraude.

Pour ce qui est des loupes de perles, ce n’est quelquefois des endroits que de nacre de perles un peu élevés en demi-bosse, que les Lapidaires ont l’adresse de scier & de joindre ensemble en forme de vraies perles. Voyez Perle.

LOUPE, s. f. (Grosse forge.) Voyez cet article.

LOURD, adj. (Gramm.) terme relatif à la pesanteur ; il en marque la quantité ou plutôt l’excès. On dit ce fardeau est lourd. L’or est le plus lourd de tous les métaux : voilà ses acceptions physiques. En morale, on dit d’un homme qui n’a nulle finesse, ni d’idées, ni d’expressions, qu’il est lourd ; & qu’une plaisanterie lourde est tout-à-fait insupportable.

LOURDE, Laperdum, (Géog.) petite ville de France en Gascogne, ville unique, & chef-lieu du Lavedan, avec un ancien château sur un rocher. Elle est sur le Gave de Pau, à 4 lieues de Bagnieres. Long. 17. 30. lat. 43. 8. (D. J.)

LOURE, s. f. (Musique.) est, selon quelques-uns, le nom d’un ancien instrument, semblable à une musette. C’est aussi une sorte de danse dont le mouvement est grave, & marqué le plus souvent par la mesure à . On pointe ordinairement la note au milieu de chaque tems, & l’on marque le premier tems un peu plus que le second.

La gigue n’est qu’une espece de loure, dont le mouvement est plus vif que celui de la loure ordinaire. Voyez Gigue.

Loure de pertuis, terme de riviere, est une piece de bois sur laquelle posent les aiguilles.

LOURER, v. act. en Musique, c’est nourrir les sons avec douceur, & marquer un peu plus sensiblement la premiere note de chaque tems, que la seconde de même valeur. (S)

LOÜS, s. m. (Antiq. greq.) mois macédoniens ; il répondoit, suivant le P. Petau, au mois attique Boédromion, & au mois Panæmus des Corinthiens, c’est-à-dire au mois de Novembre. Nous traiterons ailleurs ce sujet avec soin, & d’après les meilleures sources. Voyez Mois des Grecs. (D. J.)

LOUTH, comté de, (Géog.) canton d’Irlande, dans la province de Leinster. Il n’a que 25 milles de long sur 13 de large, & se divise en 4 baronnies, qui contiennent cinq petites villes ; sçavoir, Carlingford, Dundalk, Louth, Atherdée & Drogheda. Ce pays s’appelloit anciennement Luva ou Luda, & en irlandois Iriel.

Louth, (Géog.) en latin Luvapolis, petite ville à marché d’Irlande, dans la province de Leinster, capitale du comté de Louth. Elle est à 7 milles S. O. de Dundalk, & à 6 N. O. d’Atherdée. Long. 11. lat. 53. 56. (D. J.)

LOUTRE, s. f. (Hist. nat. Zoolog.) lutea, animal quadrupede, qui a le corps presque aussi long que le blaireau, les jambes beaucoup plus courtes ; la tête plate, le museau, la mâchoire du dessous plus étroite, & moins longue que celle du dessus ; le cou court & gros, la queue grosse à son origine, & pointue à l’extrémité. La loutre a deux sortes de poils ; un duvet court, soyeux, & un poil plus long & plus ferme. Toutes les parties supérieures de cet animal sont de couleur brune, luisante ; les parties inférieures sont blanchâtres & luisantes ; les piés ont une couleur brune, roussâtre. Il y a cinq doigts dans chaque pié ; ils tiennent les uns aux autres par une forte membrane, qui est plus longue dans les piés de derriere que dans ceux du devant, parce que les doigts sont aussi plus longs. Ces membranes donnent à cet animal beaucoup de facilité pour nager ; il est plus avide de poisson que de chair ; il ne s’éloigne guere des rivieres & des lacs. Quelquefois il dépeuple les étangs. Lorsqu’il ne trouve ni poisson, ni écre-

visse, ni grenouille, ni rat d’eau, il mange l’écorce

des arbres aquatiques, ou l’herbe nouvelle au printems. La loutre devient en chaleur en hiver, & met bas au mois de Mars. La chair de cet animal se mange en maigre, & a un très-mauvais goût de poisson, ou plutôt de marais. On trouve des loutres en Europe, depuis la Suede jusqu’à Naples, & dans l’Amérique septentrionale. Les Grecs les connoissoient. Il y en a vraissemblablement dans tous les climats tempérés, sur-tout où il y a beaucoup d’eau. Voyez l’Hist. nat. génér. & part. tome VII.

Loutre, (Diete.) la chair de cet animal est dure & coriasse, quoique chargée de beaucoup de graisse ; elle est fade, gluante, & d’un goût désagréable de poisson. Elle est par conséquent dégoûtante & malsaine ; & elle doit être rejettée de la classe des alimens. (b)

Loutre, (Pelleterie.) Les peaux de loutres garnies de leur poil, font une partie du commerce de la Pelleterie.

On trouve en France & dans d’autres pays de l’Europe des loutres, mais qui ne sont comparables, ni pour la longueur, ni pour la couleur & la finesse de leur poil, à celles qu’on tire du Canada, & d’autres cantons de l’Amérique septentrionale.

M. Furetiere a avancé dans son dictionnaire que le poil de loutre entroit dans la composition des chapeaux. M. Savary prétend que c’est une erreur ; & les plus habiles chapeliers de Paris conviennent de bonne foi qu’ils ne s’en servent jamais, & que s’ils donnent quelquefois le nom de loutre à certains chapeaux, ce n’est que pour les déguiser, & les faire mieux valoir en les vendant au public, auquel on en impose par un nouveau nom.

Les Chapeliers appellent chapeaux de loutre, certains chapeaux dans lesquels ils supposent qu’il entre de la peau de loutre.

LOUVAIN, (Géog.) en flamand Loeven, ville des Pays bas, dans le Brabant, avec une université qui jouit de grands privileges.

Louvain a l’honneur d’être la premiere à l’assemblée des états de Brabant. Son ancien nom latin est Luvonum ou Lovonium, changé depuis en Lovanium. Il n’est fait aucune mention de son existence avant le regne des petits-fils de Louis le débonnaire.

Ce n’étoit qu’un bourg au commencement du xij. siecle. Le duc Godefroy le fit entourer de murailles en 1165. Cette nouvelle ville s’agrandit promtement, se peupla prodigieusement, & devint dans l’espace de deux cens ans, la plus grande, la plus riche, & la plus marchande de tout le pays. Son principal trafic consistoit en drap, en liane, en toile ; & ce trafic étoit si florissant au milieu du xiv siecle, qu’on y comptoit plus de quatre mille maisons de drapiers ou de tisserans, & plus de 150 mille ouvriers ; mais ce commerce vint à cesser tout d’un coup, par les révolutions que causa la révolte de 1382, contre Venceslas duc de Brabant. Tous les ouvriers qui étoient entrés dans la révolte furent pendus ou bannis. Alors les exilés se retirerent pour la plupart en Angleterre, où ils furent reçus à bras ouverts ; ainsi Louvain demeura dépeuplée faute de commerce & d’habitans, & elle ne s’est jamais relevée depuis. En vain Jean IV. duc de Brabant, crut la rétablir, en y fondant l’an 1426, une université ; mais des professeurs, des colleges & des étudians, ne rendent point la valeur du commerce & de l’industrie ; aussi cette valeur est aujourd’hui resserrée dans Louvain, au triste débit d’une bierre très-médiocre.

Louvain appartient au diocèse de Malines pour le spirituel. Elle est située sur la Dyle, à 4 lieues de Bruxelles & de Malines, 3 de Tillemont, 12 N. O. de Namur, 16 N. E. de Mons, 65 N. de Paris. Long. selon Street. 22 deg. 26 min. 15 sec. lat. 50. 50.