Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/910

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

premier examen, afin qu’il puisse répondre sur tout ce qui lui sera demandé.

Le vingt-cinquieme, que les doyen & vingt-quatre anciens en ordre de liste, seront tenus de se trouver aux examens, à peine de perdre leurs droits de vacations, qui tourneront au profit de la communauté.

Le vingt-sixieme, qu’aux affaires qui regarderont la communauté, le syndic ne pourra mettre son nom seul, mais seulement sa qualité, en y employant ces mots, les syndic & communauté. Que dans les tableaux d’icelle, qui se placent tant aux greffes des cours souveraines, du Châtelet, qu’autres jurisdictions, les noms des syndic & greffier en charge n’y seront mis que dans leur ordre de réception, & non en lieu plus éminent que les autres maitres.

Le vingt-septieme, que l’armoire de la communauté où sont les titres & papiers, aura trois clefs distribuées ; savoir la premiere au doyen, la seconde au syndic, & la troisieme au greffier.

Le vingt-huitieme, qu’attendu la conséquence de toutes les fonctions attachées à la qualité de maitre Ecrivain, il sera tenu une académie tous les jeudis de chaque semaine, lorsqu’il n’y aura point de fête, au bureau de la communauté, pour perfectionner de plus en plus les parties de cet art, & instruire les jeunes maitres particulierement de la vérification des écritures.

Le vingt-neuvieme, que sur les fonds oisifs de la communauté, il sera distribué aux pauvres maitres une somme jugée convenable pour leur pressant besoin & pour les relever, s’il est possible.

Le trentieme & dernier article, enjoint le syndic à observer les statuts & à les faire observer.

Voilà ce qu’il y a de plus intéressant sur une communauté qui a été florissante dans son commencement & dans le siecle passé. Aujourd’hui elle est ignorée, & les maitres qui la composent sont confondus avec des gens qui n’ayant aucune qualité & souvent aucun mérite, s’ingerent d’enseigner en ville & quelquefois chez eux, l’art d’écrire & l’Arithmétique : on appelle ces sortes de prétendus maitres buissonniers. L’origine de ce mot vient de ce que du tems de Henri II. les Luthériens tenoient leurs écoles dans la campagne derriere les buissons, par la crainte d’être découverts par le chantre de l’église de Paris. Rien de plus véritable que les buissonniers sont ceux qui par leur grand nombre, font aux maitres Ecrivains un dommage qu’on ne peut exprimer. Encore s’ils étoient réellement habiles, & qu’ils eussent le talent d’enseigner, le mal seroit moins grand, parce que la jeunesse confiée à leurs soins seroit mieux instruite. Mais on sait à n’en pas douter, que quoique le nombre en soit prodigieux aujourd’hui, il en est très-peu qui ayent quelque teinture de l’art. Ce qui est de plus fâcheux pour les maitres Ecrivains, c’est que ces usurpateurs se font passer par-tout pour des experts jurés ; & comme leur incapacité se reconnoît par leur travail & par les mauvais principes qu’ils sement, on regarde les véritables maitres du même œil, & l’on se prévient sans raison contre leurs talens & leur conduite.

Si le public vouloit pourtant se préter, tous ces prétendus maitres disparoîtroient bien-tôt ; ils n’abuseroient pas de sa crédulité, & l’on ne verroit pas les mauvais principes se multiplier si fort. Pour cet effet, il faudroit que lorsqu’on veut donner à un jeune homme la connoissance d’un art quelconque, on se donnât soi-même la peine d’examiner si celui que l’on se propose est bien instruit de ce qu’il doit enseigner. Combien s’en trouveroient ils qui seroient obligés d’embrasser un autre genre de travail, pour

lequel ils auroient plus d’aptitude, & qui fourniroit plus légitimement au besoin qui les presse ? Ils ne sont pas répréhensibles, il est vrai, de chercher les moyens de subsister ; mais ils le sont par la témérité qu’ils ont de vouloir instruire les autres de ce que la nature & l’étude ne leur ont pas donné. Les buissonniers font un tort qu’il est presqu’impossible de réparer ; ils corrompent les meilleures dispositions ; ils font perdre à la jeunesse un tems qui lui est précieux ; ils reçoivent des peres & meres un salaire qui ne leur est pas dû ; ils ôtent à toute une communauté les droits qui lui appartiennent, sans partager avec elle les charges que le gouvernement lui impose. Il est donc autant de l’intérêt des particuliers de ne point confier une des parties les plus essentielles de l’éducation à des gens qui les trompent, qu’il l’est du corps des maitres Ecrivains de sévir contre eux. Je me flate que les parens & les maitres, me sauront gré de cet avis qui leur est également salutaire ; je le dois en qualité de confrere, & plus encore en qualité de concitoyen. Cet article est de M. Paillasson, expert écrivain juré.

Maître à danser, ou Calibre à prendre les hauteurs, outil d’Horlogerie, représenté dans nos Planches de l’Horlogerie. Voici comme on se sert de cet instrument.

On prend avec les jambes JJ, la hauteur d’une cage, ou celle qui est comprise entre la platine de dessus, & quelque creusure de la platine des piliers ; & comme les parties CE, CE, sont de même longueur positivement que les jambes EJ, EJ, en serrant la vis V, on a une ouverture propre à donner aux arbres ou tiges des roues la hauteur requise pour qu’elles ayent leur jeu dans la cage & dans leurs creusures.

Maitre, ancien terme de Monnoyage, nom que l’on donnoit autrefois au directeur d’un hotel de monnoie. Voyez Directeur.

Maitres des Ponts, terme de riviere, sont ceux qui sont obligés de fournir des hommes ou compagnons de riviere pour passer les bateaux sans danger. Ils répondent du dommage, & reçoivent un certain droit.

Maitre valet de chiens, (Vénerie.) c’est celui qui donne l’ordre aux autres valets de chiens.

Maitres, petits, (Gravure.) on appelle ainsi plusieurs anciens Graveurs, la plûpart allemands, qui ne se sont guere attachés qu’à graver de petits morceaux, mais qui tous ont gravé avec beaucoup de propreté. On met de ce nombre Aldegraf, Hirbius, Krispin, Madeleine, Barbedepas, &c. (D. J.)

Maitre (petit), selon les jésuites, auteurs du dictionnaire de Trévoux, on appelle petits-maitres, ceux qui se mettent au-dessus des autres, qui se mêlent de tout, qui décident de tout souverainement, qui se prétendent les arbitres du bon goût, &c.

On entend aujourd’hui par ce mot, qui commence à n’être plus du bel usage, les jeunes gens qui cherchent à se distinguer par les travers à la mode. Ceux du commencement de ce siecle affectoient le libertinage ; ceux qui les ont suivis ensuite, vouloient paroitre des hommes à bonnes fortunes. Ceux de ce moment, en conservant quelques vices de leurs prédécesseurs, se distinguent par un ton dogmatique, par une insupportable capacité.

MAITRESSE CONDUITE des Eaux, (Hydr.) est la conduite principale qui fournit à plusieurs branches, & dont le diametre doit être bien proportionné, afin qu’il y passe autant d’eau que dans toutes les autres, pour qu’un jet ne soit pas affamé quand ils jouent tous ensemble. (K)

Maitresse piece, (Tonnelier.) c’est la principale piece du faux fond de la cuve, celle du milieu sur laquelle la clé est posée.