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Les Sports athlétiques

bataille avec une conscience irréductible contre les consciences souples, car les premières gagnent aussi les batailles politiques beaucoup mieux que les consciences habiles. (Vifs applaudissements.)

Il est un point d’ordre civique sur lequel je dois m’expliquer. Quel que soit l’habit que je porte, l’habit n’est rien, et si l’habit ne fait pas le moine, il n’empêche pas de faire l’homme (Nouveaux applaudissements.) Nous ne pouvons pas oublier que nous vivons dans une vaste démocratie, non pas seulement française, mais universelle. Qu’on vive sous un monarque ou un président de République, on n’en est pas moins un citoyen libre. Mais l’avantage d’une démocratie comme la nôtre, c’est que l’individu participe à la direction générale. Il faut donc, dans une démocratie, former des hommes éclairés et capables d’initiative. Si vous formez des êtres passifs, n’agissant que par la seule impulsion du pouvoir, comment constituerez-vous une démocratie sérieuse ? Vous n’aurez que des gens en tutelle, qui seront battus à tous les coups, comme sera battu par l’athlète celui qui n’aura reçu aucune éducation athlétique. Dans une démocratie, les citoyens devraient donner à tous l’exemple du respect de l’autorité de celui qu’ils ont élu, de celui qu’ils ont consacré par leur vote.

Je n’ai jamais vu des sportifs battre en brèche l’autorité du président librement choisi par eux. Au contraire, ils font prévaloir cette autorité et ils savent la défendre quand on l’attaque. Ces mœurs, transportées dans une démocratie, en assureront la fortune et la prospérité. (Vifs applaudissements.)

Je le dis très haut, voilà les élèves que j’essaie de former. Monsieur le représentant du Ministre de l’Instruction publique, voulez-vous me permettre de dire que je ne com-