Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/67

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I

Nour-Eddour, le voyant de l'avenir, un soir,
Comme il avait coutume, était venu s'asseoir
Au seuil de son logis, en face du Bosphore.
Tout au fond d'une extase où l'esprit s'évapore,
Dans l'ombre, sur un tertre accroupi, fixement
Il regardait un astre au fond du firmament,
Et parlait haut. - La nuit gravissait les terrasses
Des jardins de Stamboul qui confondaient leurs masses.
— « Heureux qui dans la vie, et fort du lait qu'il but,
Marche à grands pas, la main prête à toucher un but,
Sans se laisser jamais arrêter ni distraire
Par le songe flatteur ou le songe contraire !
Heureux qui devant lui marche tout droit, sachant
Ce qu'il veut, fût-ce un trône ou fût-ce un maigre champ !