Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/119

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des Grecs & parvint en effet à camper près d’eux. De-là il envoya inviter Cléarque de venir juſques dans ſa tente accompagné de tous les Officiers ſes camarades, ] parce qu’il avoit à leur faire part de quelque choſe qui concernoit l’intérêt commun. Cléarque accepta cette offre & fut ſuivi, outre ces Officiers, de deux cens hommes qui voulurent l’eſcorter, & qu’on admit dans le camp des Perſes comme une garde légitime. Tiſſapherne reçut dans ſa tente les Officiers, mais tout le reſte demeura au dehors. Au bout de quelque temps Tiſſapherne ayant fait élever au-deſſus de ſa tente par le dedans un étendard rouge comme ſignal, il fit ſaiſir les Officiers Grecs ; pendant qu’on égorgeait au dehors, par ſon ordre, l’eſcorte qui les attendoit, & qu’on aſſaſſinoit de même les autres ſoldats qui, ſur la foi publique, s’étoient répandus dans le marché, pour y faire leurs proviſions. Il n’en échappa qu’un ſeul qui alla porter au camp la nouvelle de cette trahiſon. Ce fut pour tous les ſoldats un coup de foudre, qui les troubla de telle ſorte, qu’ils couroient à leurs armes ſans objet & ſans règle, comme