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PLATON.

rien de sage, et je ne fais que me fatiguer les genoux. » Le même auteur dit, dans son Aacylion : « Tu nous apprends des mystères en courant à la manière de Platon ; tu connais sans doute les oignons et le salpêtre. » Amphis, dans son Amphicrate, lui donne ce trait : « S. Mais ce bien que vous espérez d’obtenir par elle m’est moins connu que celui de Platon. Ah ! mon maître, qu’il est beau ! H. Prends-y donc garde. » Dans le Dexidemis, il dit encore : « Platon, tu ne fais qu’avoir l’humeur sombre ; ton front est toujours aussi ridé de la coquille d’un escargot. » Cratinus, dans sa pièce intitulée la Supposition, l’attaque en ces termes : « Vous êtes homme, et vous avez une arme, selon Platon ; je ne le sais pas bien, mais je le crois. » Pareillement Alexis, dans son Olympiodore : « Mon corps était ce qu’il y avait en moi de mortel ; ce qu’il y avait en moi d’immortel s’est élevé dans l’air. Ne voilà-t-il pas les chimères qu’on apprend de Platon ? » Et dans son Parasite : « Ou de parler comme Platon, qui s’entretient avec lui-même. » Anexilas se moque aussi de lui dans ses pièces intitulées Botrylion, Circé, et les femmes riches.

Aristippe, dans son quatrième livre des Délices des Anciens, dit que Platon eut beaucoup d’amitié pour un jeune homme nommé Aster, qui s’appliquait avec lui à l’astrologie, et pour Dion, dont nous avons parlé plus haut ; quelques-uns y ajoutent Phèdre. Les épigrammes qu’il composa sur leur sujet sont des preuves des sentiments qu’il avait pour eux. Voici celles qu’il fit pour Aster :

Cher Aster, je voudrais être le ciel lorsque tu en considères l’étendue, et te regarder avec autant d’yeux qu’il y a d’étoiles.

Aster, étoile du matin, autrefois tu brillais ici-bas ; à présent, étoile du soir, tu reluis dans les champs élysées.

Voici celle qu’il fit pour Dion :

Les destinées firent verser des torrents de larmes à Hécube et aux Troyennes ; au lieu que les dieux t’ont accordé, Dion les plus