Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
135
PLATON.

Je n’ignore pas qu’il y a des auteurs qui distinguent autrement les dialogues de Platon. Ils disent que les uns sont dramatiques, les autres narratifs, et d’autres qu’ils appellent mixtes; mais cette distinction sent plutôt le style du théâtre que celui de la philosophie. Parmi ces dialogues, il y en a qui roulent sur la physique, comme le Timée; d’autres sur la logique, comme le Politique, le Cratyle, le Parménide, et le Sophiste; sur la morale, comme l’Apologie, le Criton, le Phédon, le Prèdre, le Banquet, le Méanexèae, le Clitophon, les Lettres, le Philèbe, l’Hipparque, et les rivaux; sur la politique, comme la République, les Lois, le Minus, l’Epinomis et l’Atlanticus.

Platon se sert de la méthode mæutique dans les deux Alcibiades, le Théagêne, Lysis et Lachès; de la méthode d’essai dans l’Eutyphron, le Ménon, l’ion, le Charmide, et le Théétète; de la méthode de destruction, dans l’Euthydème, les deux Hippias, et le Gorgias. Cela suffit sur la nature du dialogue et sur ses différences; mais comme on dispute beaucoup si cette partie des œuvres de Platon contient des dogmes, il faut dire quelque chose de cette question.

On appelle dogmatiste un homme qui établit des dogmes, comme on nomme législateur celui qui fait des lois. On donne le nom de dogme à un sentiment, et à l’opinion qu’on en a. Or Platon explique certaines choses comme véritables, en critique d’autres comme fausses, et ne définit point ce qui lui parait incertain. Sur les choses qu’il croit lui-même, il introduit quatre interlocuteurs, qui sont Socrate, Timée, l’étranger d’Athènes, et l’étranger d’Élée; ces étrangers ne sont pas, comme quelques uns le présument, Platon et Parménide, ce sont des personnages supposés. Quand Platon enseigne des dogmes, il fait parler Socrate et Timée; quand il combat des

    destinés à réfuter des erreurs. Voyez la Pic de Platon, par Dacier p. 123, 126