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PLATON.


Il établit donc les deux principes et causes dont nous avons parlé, et dont il dit que Dieu et la matière sont l’exemplaire qui doit nécessairement être sans forme, ainsi que par rapport aux autres choses qui reçoivent les qualités qu’elles ont. La cause qui les produits agit par nécessité, car elle produit les essences dont elle reçoit les idées; et étant mise en mouvement par les effets différents de la puissance qui agit sur elle, elle contrecarre par son mouvement les choses auxquelles elle l’a communiqué. Auparavant ces causes se mouvaient sans ordre ni règle; mais lorsqu’elles commencèrent à former le monde par la vertu qu’elles reçurent de Dieu, elles acquirent de l’ordre et de l’harmonie : car avant la création du ciel il y avait deux causes, et une troisième, savoir la génération; mais elles n’étaient que des traces, et elles n’avaient point d’ordre; ce ne fut que lorsque le monde fut créé qu’elles furent arrangées.

Platon croit que le ciel a été fait de l’assemblage de tous les corps, et que Dieu est incorporel aussi bien que l’ame; disant que c’est là ce qui fait qu’il est exempt de corruption et de passion. Quant aux idées, comme nous avons dit, il les regardait comme des principes et des causes qui font que les choses sont par leur nature telles qu’elles sont[1].

Sur le bien et le mal, il croyait que l’homme doit se proposer pour fin de devenir semblable à Dieu; que la vertu lui suffit pour être heureux, mais qu’il a besoin aussi d’autres biens, comme de force, de santé, de bonne disposition des sens, et d’autres avantages corporels, aussi bien que de richesses, de noblesse et de gloire; que cependant, quoique ces biens lui manquent, le sage

  1. Nous avons traduit ce morceau du mieux qu’il nous a été possible; nous convenons qu’il y a des endroits dont le sens est difficile à comprendre. Un traducteur n’est pas responsables de l’obscurité de son original.