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PLATON.

cédémoniens se sont attirés par leur trop grande sécurité), afin que, faisant attention à leurs fautes, nous évitions de les commettre, et que, prenant garde à celles de leurs mesures qui ont été justes, nous marchions sur leurs traces. Les réflexions sur le présent nous ouvrent les yeux sur ce qui se passe devant nous; elles nous font voir les faibles remparts des hommes timides, la cherté des vivres, et autres semblables avantages ou désavantages, afin de nous apprendre ce que nous devons tantôt espérer, tantôt craindre. Les réflexions sur l’avenir nous avertissent de ne rien hasarder témérairement, d’avoir égard à notre réputation, et de ne pas nous livrer à des soupçons qui nous conduisent à violer le droit des gens, par exemple, dans la personne des ambassadeurs, ce qui ternirait notre gloire, comme il est arrivé au Grecs, qui se déshonorèrent par cet endroit.

Platon distingue la voix en animée, qui est celle des animaux, et en inanimée, qui est le bruit et le son des choses muettes. La première est ou articulée, qui est celle des hommes, ou non articulée, qui est le cri des bêtes.

Il distingue encore les choses divisibles d’avec les indivisibles : celles-ci sont les choses simples qui n’admettent point de composition, comme l’unité, le point et le son : les divisibles sont celles qui renferment quelque composition, comme les syllabes, les consonnes, les animaux, l’eau et l’or. Cette composition est ou de parties similaires, de manière que le tout ne diffère de la partie que par le nombre des parties, comme l’eau, l’or, et autres choses semblables; ou bien cette composition est de parties dissimilaires, comme une maison et autres choses pareilles.

Enfin Platon dit qu’en tout ce qui existe il y a des choses qui sont par elles-mêmes, et des choses qui ont relation à d’autres : les premières, on les connaît sans explication, comme l’idée d’homme, de cheval, ou de tout