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PRÉFACE.

mes ? L’opinion commune est que les femmes les femmes le déchirèrent ; mais son épitaphe, qui se trouve à Die en Macédoine, porte qu’il fut frappé de la foudre.

Ici repose Orphée de Thrace, qui fut écrasé par la foudre. Les Muses l’ensevelirent avec sa lyre dorée.

Ceux qui vont chercher l’origine de la philosophie chez les étrangers rapportent en même temps qu’elle était leur doctrine. Ils disent que les gymnosophistes et les druides s’énonçaient en terme si énigmatiques et sentencieux, recommandant de révérer les dieux, de s’abstenir du mal, et de faire des actions de courage. De là vient que Citarque, dans son douzième livre, attribue au gymnosophistes de mépriser la mort. Les Chaldéens s’adonnaient, dit-on, à l’étude de l’astronomie et aux prédictions. Les mages vaquaient au culte des dieux, aux prières et aux sacrifices, prétendant être les seuls qui fussent exaucés des dieux, au nombre desquels il mettaient le feu, la terre et l’eau. Ils désapprouvaient l’usage des images et des simulacres, et condamnaient surtout l’erreur de ceux qui admettent les deux sexes parmi les dieux. Ils raisonnaient aussi sur la justice, regardaient comme une impiété la coutume de brûler les morts, et pensaient qu’il était permis à un père d’épouser sa fille, et à une mère de se marier avec son fils, ainsi que le rapporte Sotion dans son vingt-troisième livre. Les mages étudiaient encore l’art de deviner et de présager l’avenir, ils se vantaient que les dieux leur apparaissaient, et croyaient même que l’air est rempli d’ombres qui s’élèvent comme des exhalaisons, et se font apercevoir à ceux qui ont la vue assez forte pour les distinguer. Ils condamnaient les ornements et l’usage de porter de l’or, ne se vêtaient que de robes blanches, couchaient sur la dure, vivaient d’herbes, de pain et de fromage ; et au lieu de bâton portaient un roseau, au bout duquel ils mettaient, dit-on, leur fromage pour le porter à la bouche. Aristote dans son Traité du Magicien, dit qu’ils n’enten-