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THÉOPHRASTE.

un sous le titre d’Euïade; deux des Occasions, un des Discours familiers, un de la Conduite des enfants, un autre différent, un de l’Instruction, ou des Vertus ou de la Tempérance, un d’Exhortation, un des Nombres, un de règles sur l’expression des syllogisme, un du Ciel, deux de Politique, un de la Nature; enfin des Fruits et des Animaux. On compte dans ces ouvrages deux cent trente-deux mille huit cents versets; voilà pour ce qui regarde ses livres.

Son testament, que j’ai lu, est conçu en ces termes :

J’espère une bonne santé; cependant, s’il m’arrivait quelque chose, je dispose ainsi de ce qui me regarde. Mélante, et Paneréon fils de Léonte, hériteront de tout ce qui est dans ma maison. Quant aux choses que j’ai confiées à Hipparque, voici ce que je veux qu’on en fasse : on achèvera le lieu que j’ai consacré aux Muses et les statues des déesses, et on fera ce qui se pourra pour les embellir. Ensuite on placera dans la chapelle l’image d’Aristote et les autres dons qui y étaient auparavant. On construira, près de ce lieu dédié aux Muses, un petit portique aussi beau que celui qui y était. on mettra les mappemondes dans le portique inférieur, et on élèvera un autel bien fait et convenable. Je veux qu’on achève la statue de Nicomaque, et Praxiète, qui en a fait la forme, fera les autres dépenses qu’elle demande; on la mettra là où le jugeront à propos ceux que je nomme exécuteurs de mes volontés; voilà ce que j’ordonne par rapport à la chapelle et à ses ornements. Je donne à Callinus la métairie que j’ai à Stagira; Nélée aura tous mes livres; et je donne mon jardin avec l’endroit qui sert à la promenade, et tous les logements qui appartiennent au jardin, à ceux de mes amis que je spécifie dans ce testament, et qui voudront s’en servir pour passer le temps ensemble et s’occuper à la philosophie, puisqu’il est impossible que tout le monde puisse voyager. Je stipule pourtant qu’ils n’aliéneront point ce bien, et que personne ne se l’appropriera en particulier; mais qu’ils le posséderont en commun comme un bien sacré, et en jouiront amicalement comme il est juste et convenable. Ceux qui auront part a ce son sont Hipparque, Nélée, Paneréon et Nicippe. Il dépendra pourtant d’Aristote, fils de Mydias et de Pythias, de participer au même droit, s’il a du goût pour la philosophie; et alors les plus