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DÉMÉTRIUS.

jusque dans la manière dont il a fait son testament, de sorte qu’il est digne d’être imité en cela même.




DÉMÉTRIUS.

Démétrius de Phalère, fils de Phanostrate, fut disciple de Théophraste; il fut orateur chez les Athéniens et administra leur ville pendant dix ans; on y érigea en son honneur trois cent soixante statues d’airain , dont il y en avait plusieurs qui étaient des statues équestres ou montées sur des chariots attelés de deux chevaux; et ces ouvrages se firent avec tant d’ardeur qu’ils furent finis en moins de trois cents jours. Selon Démétrius de Magnésie, dans ses Synonymes, il prit en main le gouvernement de la république, lorsque Harpale, s’enfuyant d’auprès d’Alexandre, arriva à Athènes: son administration dut longue et louable; il augmenta les revenus de la ville et l’embellit de beaucoup d’édifices, nonobstant son extraction, qui n’était pas des plus illustres. Phavorin, dans le premier livre de ses Commentaires, dit qu’il descendait de la race de Conon, famille citoyenne et distinguée. Le même auteur dit qu’il avait commerce avec Lamia; il prétend même, au second livre de ses Commentaires qu’il se prêtait au désordre de Cléon. Didyme, dans ses Banquets, vante ses sourcils, et dit que c’est de là que lui vint le surnom d’ensorceleur et de rayonnant, que lui donna une femme de mauvaise vie. On rapporte qu’ayant perdu la vue à Alexandrie, il la recouvra par le moyen de Sérapis, et qu’en actions de graces il composa, en l’honneur d’Apollon, des hymnes qui se chantent encore aujourd’hui.

Quelque respecté qu’il fût à Athènes, l’envie, qui s’attache à tout, causa sa perte; on intrigua tant contre lui qu’il fut condamné à mort, pendant qu’il était absent; et comme on ne pouvait décharger sur lui-même la co-