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DÉMÉTRIUS.

laisser leur esprit ; que les jeunes gens doivent respecter dans la maison leurs pères et leurs mères, dans les rues ceux qu'ils rencontrent, dans le particulier eux-mêmes ; que les vrais amis sont ceux qui viennent nous voir dans la prospérité lorsqu'on les souhaite, et dans l'adversité sans qu'on les en prie. Ce sont là les maximes qu'on lui attribue.

Il y a eu vingt Démétrius, tous remarquables : le premier, orateur de Carthage et plus ancien que Thrasymaque ; le second, celui dont nous donnons la vie ; le troisième, philosophe péripatéticien de Bysance ; le quatrième, surnommé le peintre, parce qu'il exerçait cet art, avait aussi beaucoup de talent pour s'énoncer ; le cinquième, Aspendien, était disciple d'Apollonius de Soles ; le sixième, de Calafie, écrivit l'histoire de l'Asie et de l'Europe en vingt livres ; le septième, de Bysance, a écrit en treize livres le paysage des Gaulois d'Europe en Asie, et en huit autres les faits d'Antiochus et de Ptolomée, avec l'histoire de la Libye sous leur gouvernement ; le huitième, sophiste et habitant d'Alexandrie, a traité de la rhétorique ; le neuvième, grammairien d'Adramyte, surnommé Ixion, pour avoir, dit-on, perdu le respect à Junon ; le dixième, grammairien de Cyrène, surnommé Stamnus, homme fort célèbre ; le onzième, de Scepsi, homme noble et riche, et l'instrument de l'élévation de Métrodore ; le douzième, grammairien d'Erythrée, et reçu citoyen de Temnos ; le treizième, Bythinien, fils de Diphyle le stoïcien, et disciple de Panætius de Rhodes ; le quatorzième, orateur de Smyrne. Tous ces Démétrius ont écrit en prose, les autres ont été poètes ; le premier de ceux-ci écrivit de l'ancienne comédie, le second fit des poëmes épiques, mais dont il ne nous reste qu'un fragment contre les envieux.

Ils haïssent les vivants et les regrettent quand ils ne sont plus ; on a vu des villes et des peuples se combattre pour un scpulere ou pour une ombre.