Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
225
ANTISTHÈNE.

des Successions, remarque que Diodore Aspendien ajouta à la besace et au bâton l’usage de porter la barbe fort longue.

Antisthène est le seul des disciples de Socrate qui ait été loué par Théopompe. Il dit qu’il était d’un esprit fin, et qu’il menait, comme il voulait, ceux qui s’engageaient en discours avec lui. Cela paraît par ses livres et par le Festin de Xénophon. Il paraît aussi avoir été le premier chef de la secte stoïque, qui était la plus austère de toutes ; ce qui a donné occasion au poëte Athénée de parler ainsi de cette secte :

Ô vous ! auteurs des maximes stoïciennes ; vous, dont les saints ouvrages contiennent les plus excellentes vérités, vous avez raison de dire que la vertu est le seul bien de l’ame : c’est elle qui protége la vie des hommes et qui garde les cités. Et s’il y en a d’autres qui regardent la volupté corporelle comme leur dernière fin, ce n’est qu’une des muses qui le leur a persuadé[1].

C’est Antisthène qui a ouvert les voies à Diogène pour son système de la tranquillité, à Cratès pour celui de la continence, à Zénon pour celui de la patience ; de sorte qu’il a jeté les fondements de l’édifice. En effet, Xénophon dit qu’il était fort doux dans la conversation, et fort retenu sur tout le reste.

On divise ses ouvrages en dix volumes. Le premier contient les pièces suivantes : de la Diction, ou des figures du discours ; Ajax, ou la harangue d’Ajax ; Ulysse, ou de l’Odyssée ; l’Apologie d’Oreste ; des Avocats ; l’Isographe, ou Désias, autrement Isocrate ; pièce contre ce qu’Isocrate a écrit sur le manque de témoins. Le tome deuxième contient les ouvrages suivants : de la Nature des animaux ; de la Procréation des enfants, ou des Noces, autrement l’Amoureux ; des Sophistes ; le Physiognomonique ; trois Discours d’exhortation sur la Justice et la Valeur ; de Théognis, quatrième et cinquième

  1. Voyez la note sur ces vers dans la vie de Zénon.