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ZÉNON.


On dit aussi que ce prince lui confia l’éducation de son fils Alcyonée, et que, voulant sonder ses sentiments, il lui fit porter la fausse nouvelle que les ennemis avaient ravagé ses terres. Comme Persée en témoignait du chagrin : « Vous voyez, lui dit Antigone, que les richesses ne sont pas indifférentes. » On lui attribue les ouvrages suivants : de la Royauté, de la République de Lacédémone, des Noces, de l’Impiété, Thyeste, de l’Amour, des Discours d’exhortation, des Conversations ; quatre discours intitulés Chries, des Commentaires, et sept discours sur les Lois de Platon.

Zénon eut encore pour disciples Ariston de Chio, fils de Miltiade, lequel introduisit le dogme de l’indifférence ; Hérille de Carthage, qui établissait la science pour fin ; Denys d’Héraclée, qui changea de sentiment pour s’abandonner à la volupté, à cause d’un mal qui lui était survenu aux yeux, et dont la violence ne lui permettait plus de soutenir que la douleur est indifférente ; Sphérus, natif du Bosphore ; Cléanthe d’Asse, fils de Phanius, qui succéda à l’école de son maître. Zénon avait coutume de le comparer à ces tablettes enduites de cire forte, sur lesquelles les caractères se tracent avec peine, mais s’y conservent plus longtemps. Au reste, après la mort de Zénon, Sphérus devint disciple de Cléanthe, dans la vie duquel nous nous réservons de parler de ce qui le regarde personnellement. Hippobote range, au nombre des disciples de Xénon, Athénodore de Soles, Philonide de Thèbes, Calippe de Corinthe, Posidonius d’Alexandrie, et Zénon de Sidon.

J’ai cru qu’il était à propos d’exposer en général les dogmes des stoïciens dans la vie particulière de Zénon, puisqu’il en a institué la secte. Nous avons une liste de ses ouvrages, qui sont plus savants que ceux de tous ses sectateurs. Voici les sentiments qu’ils tiennent en commun ; nous les rapporterons sommairement, à notre ordinaire.