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ZÉNON.


qui ne sont point accompagnés de circonstances qui y obligent, et d’autres que de pareilles circonstances accompagnent. Les premiers sont, par exemple, d’avoir soin de sa santé, de ses sens et autres semblables ; les seconds, de se priver quelquefois d’un membre du corps et de renoncer à ses biens. Il en est de même d’une manière analogue des choses contraires au devoir. Il y a aussi des devoirs qui toujours obligent, et d’autres qui n’obligent pas toujours. Les premiers sont de vivre selon la vertu ; les autres sont, par exemple, de faire des questions, de répondre, et autres semblables. La même distinction a lieu par rapport aux choses contraires au devoir. Il y a même un certain devoir dans les choses moyennes ; tel est celui de l’obéissance des enfants envers leurs précepteurs.

Les stoïciens divisent l’âme en huit parties ; car ils regardent comme autant de parties de l’âme les cinq sens, l’organe de la voix et celui de la pensée, qui est l’intelligence elle-même, auxquelles ils joignent la faculté générative. Ils ajoutent que l’erreur produit une corruption de l’esprit, d’où naissent plusieurs passions ou causes de trouble dans l’âme. La passion même, suivant Zénon, est une émotion déraisonnable et contraire à la nature de l’âme, ou un penchant qui devient excessif. Il y a quatre genres de passions supérieures, selon Hécaton dans son deuxième livre des Passions, et selon Zénon dans son ouvrage sous le même titre. Ils les nomment la tristesse, la crainte, la convoitise, la volupté. Au rapport de Chrysippe dans son livre des Passions, les stoïciens regardent les passions comme étant des jugements de l’esprit ; car l’amour de l’argent est une opinion que l’argent est une chose honnête ; et il en est de même de l’ivrognerie, de la débauche, et des autres. Ils disent que la tristesse est une contraction déraisonnable de l’esprit, et lui donnent pour espèces la pitié, le mécontentement, l’envie, la ja-