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EMPÉDOCLE.

Sicile. Voici ce qu’il dit de sa patrie dans l’exorde de ses vers sur les purifications :

Chers amis, qui habitez la fameuse cité située près du fleuve Acragas, cette ville si considérable.

C’en est assez sur son origine. Timée raconte dans son neuvième livre qu’il fut disciple de Pythagore ; mais qu’ayant été surpris, comme Platon, dans un larcin de papiers, il ne fut plus admis aux conversations de ce philosophe. C’est de lui qu’Empédocle parle dans ces vers :

Entre ceux-là était un homme qui connaissait les choses les plus sublimes, et qui possédait plus que personne les richesses de l’ame.

D’autres prétendent qu’en s’énonçant ainsi, Empédocle avait égard à Parménide. Néanthe rapporte que les pythagoriciens avaient coutume de converser ensemble jusqu’au temps de Philolaûs et d’Empédocle ; mais que, depuis que celui-ci eut divulgué leurs sentiments par ses vers, on fit une loi qu’aucun poëte ne serait admis dans leurs entretiens. On raconte la même chose de Platon, qui pour un pareil cas fut exclu du commerce des pythagoriciens. Cependant Empédocle ne désigne pas lequel de ces philosophes fut celui dont il étudia les préceptes ; et on ne peut guère ajouter foi à une prétendue épître de Télauge, où il est dit qu’il s’attacha à Hippase et à Brontin. Selon Théophraste, il fut l’émule de Parménide, lequel il se proposa pour modèle dans ses poésies. En effet, il parle dans ses vers de la doctrine de la nature ; mais Hermippe soutient que ce fut Xénophane, et non Parménide, qu’Empédocle voulut égaler ; qu’ayant été longtemps en liaison avec le premier, il en imita le génie poétique, et qu’ensuite il fréquenta les pythagoriciens. Alcidamas, dans sa Physique, rapporte que Zenon et Empédocb ; prirent dans le même temps les instructions de Parménide ; mais qu’après s’être séparés, Zenon continiia