Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
388
ARCHYTAS.

ARCHYTAS À PLATON, SANTÉ.

« Je vous félicite de votre rétablissement, suivant ce que vous m’en dites, et comme je l’ai appris deDamiscus. Quant aux écrits dont vous m’avez parle, j’en ai eu soin, el me suis rendu en Lucanie auprès des parents d’Ocellus. Les commentaires sur la loi, la royauté, la piété, et la génération de toutes choses, sont entre mes mains. Je vous en ai même fait tenir une partie ; mais jusqu’ici on n’a encore pu recouvrer les autres. S’ils se retrouvent, soyez persuadé que je ne manquerai pas de vous les envoyer. » Tel était le contenu de la lettre d’Archytas, tel celui de la réponse suivante de Platon :

PLATON À ARCHYTAS, SAGESSE.

« Je ne saurais assez vous exprimer la satisfaction avec laquelle j’ai reçu les écrits que vous m’avez envoyés. Je fais de l’auteur un cas infini ; je l’admire en ce qu’il se montre digne de ses ancêtres du vieux temps, et si estimables pour leurs bonnes qualités. On les dit originaires de Myra, et du nombre de ces Troyens que Laomédon amena avec lui ; tous gens pleins de vertus, selon le témoignage qu’en rend l’histoire. Les commentaires dont vous me parlez et que vous souhaitez ne sont pas encore en assez bon état : n’importe, j « i vous les envoie tels qu’ils se trouvent. Nous pensons de même l’un et l’autre sur le soin avec lequel ils méritent d’être conservés ; aussi n’ai-je rien à vous recommander là-dessus. Je Unis : portez-vous bien. »

Voilà en quels termes ils s’écrivaient de part et d’autre. Il y a eu quatre Archytas : le premier est celui dont nous parlons ; le second était de Mitylène, et musicien de profession ; le troisième a écrit de l’agriculture ; le quatrième a composé des épigrammes. Quelques auteurs en comptent un cinquième, qu’ils disent avoir été architecte, et dont on a un ouvrage sur la mécanique, qui commence par ces mots : Tai appris ceci de Teucer de Ctirihage. On rapporte aussi du musicien Archytas que qucllu’un lui disant qu’on ne l’écoutait pas lorsqu’il discourail, il répondit que son instrument de musique parlait pour