Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/434

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naufrage en allant en Sicile. Il se fonde sur ce qu’Euripide le donne à entendre dans ss pièce intitulée Ixion. Quelques uns rapportent que pendant un voyage il mourut en chemin à l’âge de quatre-vingt-dix ans, ou de soixante et dix selon Apollodore. Au reste, il en passa quarante à exercer la philosophie, et florissait vers la soixante-quatorzième olympiade. Nous lui avons fait cette épigramme :

Tu vieillissais déjà, Protagore, lorsque la mort te surprit, dit-on, a moitié chemin, dans ton retour à Athènes. La ville de Cécrops a pu te chasser, tu as pu toi-même quitter ce lieu chéri de Minerve, mais non te soustraire au cruel empire de Platon.

On raconte qu’un jour il demande à Euathle, son disciple, le salaire de ses leçons, et que celui-ci lui ayant répondu qu’il n’avait point encire vaincu, il réplique : J’ai vaincu, moi! il est juste que j’en reçoive le prix. Quand tu vaincras è ton tour, fois-toi payer de même.

Il y a eu deux autres Protagores : l’un astrologue, dont Euphorion a fait l’oraison funèbre; l’autre, philosophe stoïcien.




DIOGÈNE APOLLONIATE.

Diogène, fils d’Apollothémide, naquit à Apollonie. Il fut grand physicien, et fort célèbre pour son éloquence. Antisthène le dit disciple d’Anaximène. Il était contemporain d’Anaxagore, et de Démétrius de Phalère, dans l’Apologie de Socrate, raconte qu’il faillit périr à Athènes par l’envie que lui portaient les habitants.

Voici ses opinions. Il regardait l’air comme l’élément général. il croyait qu’il y a des mondes sans nombre et une vie infini; que l’air produit les mondes, en se condensant et se raréfiant; que rien ne se fait de rien, et que le rien ne saurait se corrompre; que la terre est