Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/458

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libres et bouffonnes. On a aussi de lui un livre de poésie logadique, où sont contenus plus de vingt mille vers; livre dont il est fait mention dans Antigone de Caryste, auteur de la Vie de Timon. Ses poésies burlesques renferment trois livres, dans lesquels, en qualité de pyrrhonien, il satirise tous les philosophes dogmatistes, en les parodiant à l’imitation des anciens poëtes. Le premier de ces livres est un narré simple et clairement écrit; le second et le troisième sont une espèce de dialogue où les questions se proposent par Xénophane de Colophon, et auxquelles il semble répondre lui-même. Dans le second livre il parle des anciens, dans le troisième des modernes; ce qui a donné à quelques uns occasion de l’appeler Épilogueur. Le premier livre contient les mêmes matières que les deux autres, hormis qu’il n’y introduit qu’un personnage qui parle. Il commence par ces mots :

Venez, sophistes, venez tous ici, vous gente vaine et qui vous rendez si importune.

Il mourut âgé de près de quatre-vingt-dix ans, selon la remarque d’Antigone, et de Sotion dans son livre onzième. J’ai ouï dire qu’il était borgne, et qu’il se traitait lui-même de cyclope.

Il y a eu un autre Timon, qui était misanthrope.

Timon le philosophe aimait beaucoup les jardins et la solitude, comme le rapporte Antigone. On raconte que Jérôme le péripatéticien disait de lui que comme, parme les Scythes, on laçait des flèches dans la poursuite et dans la retraite; de même entre les philosophes il y en avait qui gagnaient des disciples à force de les poursuivre, d’autres en les fuyant; et que Timon était de ce caractère.

Il avait l’esprit subtil et piquant, aimait à écrire, et excellait surtout à inventer des contes propres à composer des fables pour les poëtes et des pièces pour le théâtre. Il communiquait ses tragédies à Alexandre et à Homère le