Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/474

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e-sept livres et épîtres sur les choses naturelles. La morale roule sur le choix de la volonté par rapport aux biens et aux maux, et est traitée dans son livre de la Conduite de la vie, dans ses Épîtres, et dans son livre des Fins. On joint ordinairement la partie qui contient les règles avec la partie physique ; combinaison qu’on appelle caractère de vérité, principes et premiers éléments de la philosophie. La partie physique est intitulée : de la Génération, de la corruption, et de la nature. La partie morale est connue sous ces noms : Des choses qu’il faut choisir et éviter, des vies, et de la fin.

[31] Au reste, les épicuriens rejettent la dialectique comme superflue, et en donnent pour raison que ce que les physiciens disent sur les noms des choses suffit.

Épicure dit donc, dans son livre intitulé Canon, que « les moyens de connaître la vérité sont les sens, les notions antécédentes, et les passions (01). » Les sectateurs de ce philosophe y ajoutent les idées qui se présentent à l’esprit, et voici ce qu’Épicure lui-même dit dans son Abrégé à Hérodote, et dans ses opinions principales :

« Les sens, dit-il, ne renferment point de raison, ils ne conservent aucun souvenir des choses ; car ils ne se meuvent point eux-mêmes, et ne peuvent ni rien ajouter au mouvement qu’ils reçoivent, ni en rien diminuer. Ils ne sont aussi soumis à aucune direction ; [32] car une sensation homogène ne peut en rectifier une autre de même espèce, parce qu’elles ont une force égale ; non plus qu’une sensation hétérogène n’en peut rectifier une semblable, parce que les objets dont elles jugent ne sont pas les mêmes. Pareillement, différentes sensations ne peuvent se rectifier l’une l’autre, vu que dans ce que nous disons nous avons égard à toutes. On ne peut pas même dire que la raison conduise les sens, puisqu’elle dépend d’eux. Ainsi la réalité des sensations établit la certitude des sens. En effet, il