Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/501

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« Pour ce qui regarde les étoiles qu’on dit tomber du ciel, cela peut se faire, ou par des parties qui se détachent de ces astres, ou par leur choc, ou bien par la chute de certaines matières d’où il sort des exhalaisons, comme nous l’avons dit sur les éclairs, [115] cela peut aussi venir d’un assemblage des atomes qui engendrent le feu, ou d’un mouvement qui se fait dans l’endroit où se forme d’abord leur concours, ou des vents qui s’assemblent et forment des vapeurs, lesquelles s’enflamment dans les lieux où elles sont resserrées ; ou bien ce sont des matières qui se franchissent un passage à traversée qui les environnée ! continuent à se mouvoir dans les lieux où elles se portent. Enfin cela se peut encore exécuter de plus de manières qu’on ne peut dire.

« Les pronostics qu’on tire de certains animaux sont fondés sur les accidents des saisons ; car il n’y a point de liaison nécessaire entre des animaux et l’hiver, pour qu’ils puissent le produire, et on ne doit pas se mettre dans l’esprit que le départ des animaux d’un certain lieu soit réglé par une divinité, qui s’applique ensuite à remplir ces pronostics ;

[116] en effet il n’y a point d’animal, pour peu qu’il mérite qu’on en fasse cas, qui voulût s’assujettir à ce sot destin : à plus forte raison ne faut-il pas avoir cette idée de la Nature divine, qui jouit d’une félicité parfaite.

« Je vous exhorte donc, Pythoclès, à vous imprimer ces idées, afin de vous préserver des opinions fabuleuses, et de vous mettre en état de bien juger de toutes les vérités qui sont du genre de celles que je vous ai expliquées. Étudiez bien surtout ce qui regarde les principes de l’univers, l’infini et les autres vérités liées avec celles-là, en particulier ce qui regarde les caractères de vérité, les passions de l’âme, et la raison pourquoi nous devons nous appliquer à ces connaissances. Si vous saisissez bien ces idées principales, vous vous appliquerez avec succès à la recherche des vérités particulières. Quant à ceux qui ne sont que peu ou point du tout contents de ces principes, ils ne les ont pas bien considérés, non plus qu’ils ont eu de justes idées de la raison pourquoi nous devons nous appliquer à ces connaissances. »

[117] Tels sont les sentiments d’Épicure sur ce qui regarde les choses célestes.

Passons à ce qu’il enseigne sur la conduite de la vie, et sur le choix de la volonté par rapport aux biens et aux maux. Commençons d’abord par dire quelle opinion lui et ses disciples ont du sage.