Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/518

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conservé un trait qui prouve qu’il était stoïcien, et il dit dans ses Pensées que Pompée lui avait souvent raconté, qu’à son retour de Syrie, passant par Rhodes où était Posidonius, il eut le dessein d’aller entendre un philosophe de cette réputation. Étant venu à la porte de la maison, on lui défendit, contre la coutume ordinaire, de frapper : le portier, jeune homme, lui apprit que Posidonius était incommodé de la goutte ; mais cela ne put empêcher Pompée de rendre visite au philosophe. Après avoir été introduit, il lui fit toutes sortes de civilités, et lui témoigna quelle peine il ressentait de ne pouvoir l’entendre. « Vous le pouvez, reprit Posidonius ; et il ne sera pas dit qu’une douleur corporelle soit cause qu’un aussi grand homme ait inutilement pris la peine de se rendre chez moi. »

Ensuite ce philosophe, dans son lit, commença à discourir avec gravité et éloquence sur ce principe : « Qu’il n’y a de bon que ce qui est honnête ; et qu’à diverses reprises, dans le moment où la douleur s’élançait avec plus de force : « Douleur, s’écriait-il, tu as beau faire ; quelque importune que tu sois, je n’avouerai jamais que tu sois un mal. »

Cicéron nous apprend encore dans ses Entretiens sur la nature des dieux, livre II, que Posidonius était l’inventeur d’une sphère artificielle qui montrait tous les mouvements nocturnes et diurnes que le soleil, la lune et les cinq autres planètes font au ciel.

Il nous instruit aussi de ce que son maître avait écrit, savoir : cinq livres des Prédictions, cinq livres de la nature des dieux.

FIN