Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/54

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dans le premier cas il y en avait un qui deviendrait son ami, et que dans le second il y en avait un qui serait toujours son ennemi. Interrogé à quoi l’homme prenait le plus de plaisir : Au gain, répliqua-t-il. Il disait qu’il faut estimer la vie en partie comme si on devait vivre peu, et en partie comme si on devait vivre longtemps; et que, puisque le monde était plein de méchanceté, il fallait aimer les hommes comme si on devait les haïr un jour. Il donnait aussi ces conseils : Soyez lents à entreprendre, et fermes à exécuter ce que vous avez entrepris. La précipitation à parler marque de l’égarement. Aimez la prudence. Parlez sainement des dieux. Ne louez point un malhonnête homme à cause de ses richesses. faites-vous prier pour recevoir quelque chose, plutôt que de vous en emparer avec violence. Rapportez aux dieux tout ce que vous faites de bien. Prenez la sagesse pour votre compagne depuis la jeunesse jusqu’à la vieillesse : car c’est de tous les biens qu’on peut posséder, celui qui est le plus assuré.

Nous avons vu qu’Hipponax a fait mention de Bias; et Héraclite même, cet homme si difficile à contenter, a parlé de lui d’une manière avantageuse. Priène, dit-il, fut le lieu de la naissance de Bias, fils de Teutame, et celui de tous les philosophes dont on parle le plus; ses concitoyens lui dédièrent une chapelle, qu’ils nommèrent Teutamium. On lui attribue cette sentence: Qu’il y a beaucoup d’homme de méchant caractère.




CLÉOBULE.

Cléobule, fils d’Évagoras, naquit à Linde ou en Carie, selon Duris. Quelques uns font remonter son origine jusqu’à Hercule, et on le dépeint robuste et bien fait. On dit qu’il se rendit en Égypte pour y apprendre la philosophie, et qu’il eut une fille nommée Cléobuline, qui