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XÉNOPHON.

d’Athènes, dans sa Description des Archoates et des vainqueurs olympiques, fixe son décès à la première année de la cent cinquième olympiade, sous Callimade, et lorsque Philippe, fils d’Amyntas, régnait sur les Macédoniens, Démétrius de Magnésie dit qu’il mourut à Corinthe, étant déjà fort avancé en âge. Au reste, on doit avouer qu’à tous égards il avait beaucoup de mérite et de probité. Il aimait les chevaux, la chasse, et la discipline militaire; genre de science qu’il possédai, comme le prouvent ses ouvrages. Il était d’ailleurs pieux, attentif à honorer les dieux par des sacrifices, fort versé dans la connaissance des victimes propres à leur être immolées, et scrupuleux imitateur de Socrate.

Ses œuvres contiennent quarante livres, qu’on divise de différentes manières. Il a fait l’arrivée de Cyrus en Grèce, sans exorde pour tout l’ouvrage, mas avec des sommaires pour chaque livre en particulier. Il a traité de l’éducation de Cyrus, et l’histoire des Grecs. Il a fait des commentaires, un livre appelé Banquet, et un autre sur les choses domestiques. Il a écrit aussi de l’art de monter à cheval, des devoirs d’un général de cavalerie, et de la chasse. Il a fait l’apologie de Socrate, et laissé quelque chose sur les qualités des semences, sur Hiéron le tyran, sur Agésilas, et le gouvernement d’Athènes et de Lacédémone. Démétrius de Magnésie dit pourtant que ce dernier ouvrage n’est point de lui. On dit qu’ayant en sa possession les livres égarés de Thucydide et pouvant se les attribuer, il les mi au jour en l’honneur de cet historien. On lui donnait le nom de muse attique, à cause de la douceur de son éloquence. Aussi y avait-il quelque jalousie entre lui et Platon; j’en dirai davantage ailleurs. Voici les vers que j’ai faits à sa louange :

L’amour de la vertu, qui est le chemin du ciel, appela Xénophon en Perse, plutôt que l’amitié de Cyrus. En nous peignant les faits des Grecs, ce philosophe nous développe son génie, formé sur l’esprit sublime de Socrate.