Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/117

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s’accorde avec une nouvelle Philosophie qu’il enseigne, & qui consiste à endurer la faim ; encore ne laisse-t-il pas de s’attirer des disciples.

D’autres attribuent ce vers à Posidippe. Au reste il est même presque passé en proverbe de dire : Plus tempérant que le Philosophe Zénon. Posidippe, dans sa Pièce intitulée, Ceux qui ont changé de lieu, dit : Dix fois plus sobre que Zénon.

En effet il surpassait tout le monde, tant du côté de la tempérance & de la gravité, qu’à l’égard de son grand âge, puisqu’il mourut âgé de quatre-vingt-dix-huit ans qu’il passa heureusement sans maladie, quoique Persée, dans ses Recréations Morales, ne lui donne que soixante-et-douze ans au temps de son décès. Il en avoit vingt-deux lorsqu’Il vint à Athènes, & présida à son école cinquante-huit ans, à ce que dit Apollonius. Voici quelle fut sa fin. En sortant de son école, il tomba & se cassa un doigt. Il se mit alors à frapper la terre de sa main, & après avoir proféré ce vers de la Tragédie de Niobé, Je viens, pourquoi m’appelles-tu ? il s’étrangle lui-même. Les Athéniens l’enterrèrent dans la place Céramique, & rendirent témoignage à sa vertu, en statuant à son honneur le décret dont nous avons parlé. L’épigramme suivante est celle qu’Antipater de Sidon composa à sa louange.

Ci-gît Zénon, qui fit les délices de Cittie sa