Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/168

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contraire à la nature de l’âme, ou un penchant qui devient excessif. Il y a quatre genres de passions supérieures, selon Hecaton dans son deuxième livre des Passions, & selon Zénon dans son ouvrage sous le même titre. Ils les nomment la tristesse, la crainte, la convoitise, la volupté. Au rapport de Chrysippe dans son livre des Passions, les Stoïciens regardent les passions comme étant des jugements de l’esprit ; car l’amour de l’argent est une opinion que l’argent est une chose honnête, & il en est de même de l’ivrognerie, de la débauche & des autres. Ils disent que la tristesse est une contraction déraisonnable de l’esprit, & lui donnent pour espèces la pitié, le mécontentement, l’envie, la jalousie, l’addiction, l’angoisse, l’inquiétude, la douleur, & la consternation. La pitié est une tristesse semblable à celle qu’On a pour quelqu’un qui souffre, sans l’avoir mérité ; le mécontentement, une tristesse qu’on ressent du bonheur d’autrui ; l’envie, une tristesse que l’on conçoit de ce que les autres ont des biens qu’on voudrait avoir ; la jalousie, une tristesse qui a pour objet des bines qu’on a en même temps que les autres ; l’addiction, une tristesse qui est à charge ; l’angoisse, une tristesse pressante, & qui présente une idée de péril ; l’inquiétude, une tristesse entretenue, ou augmentée par les réflexions de l’esprit ; la douleur, une tristesse mêlée de tourment ; la consternation, un tristesse