Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/175

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istrature, de Barreau & d’éloquence ; autant de postes que les méchants ne sauroient dignement remplir. Ils sont irrépréhensibles, parce qu’ils ne tombent point en faute ; ils sont innocents, puisqu’ils ne portent préjudice à personne, ni à eux-mêmes, mais aussi ils ne se piquent point d’être pitoyables, ne pardonnent point à ceux qui font mal, & ne se relâchent pas sur les punitions établies par les lois. Céder à la clémence, se laisser émouvoir par la compassion, sont des sentiments dont ne peuvent être susceptibles ceux qui ont à infliger des peines, & à qui l’équité ne permet pas de les regarder comme trop rigoureuses. Le sage ne s’étonne pas non plus des phénomènes & des prodiges de la nature, qui se manifestent inopinément, des lieux d’où exhalent des odeurs empestées, du flux & reflux de la mer, des sources d’eau minérale & des feux souterrains. Né pour la société, fait pour agir, pour s’appliquer à l’exercice, pour endurcir le corps à la fatigue, il ne lui convient pas de vivre solitairement, éloigné du commerce des hommes. Un de ses vœux, disent Posidonius, dans son premier livre des Devoirs, & Hecaton dans son treizième livre de ses Paradoxes, est de demander aux Dieux les biens qui lui sont nécessaires. Les Stoïciens estiment que la vraie amitié ne peut avoir lieu qu’entre des sages, parce qu’ils s’aiment par conformité des sentiments. Ils veulent que l’amitié soit une