Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/246

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l’encens que l’on brule dans les sacrifices sans victimes. Sa coutume, dit-on, étoit de n’offrir que des coqs & des chevreaux de lait, de ceux qu’on appelle tendres ; mais aucun agneau. Aristoxene rapporte qu’il permettoit de manger toutes sortes d’animaux, excepté le bœuf qui sert au labourage, le belier & la brebis.

Le même Auteur, ainsi que nous l’avons déjà rapporté, dit que Pythagore tenoit ses dogmes de Themistoclée, Prêtresse de Delphes. Jérôme raconte qu’il descendit aux Enfers ; qu’il y vit l’ame d’Hésiode attachée à une colomne d’airain & grinçant les dents ; qu’il y apperçut encore celle d’Homere pendue à un arbre, & environnée de serpens, en punition des choses qu’il avoit attribuées aux Dieux ; qu’il y fut aussi témoin des supplices infligés à ceux qui ne s’acquittent pas envers leurs femmes des devoirs de maris ; & que par tous ces recits Pythagore se rendit fort respectable parmi les Crotoniates. Aristippe de Cyrene observe dans son traité de Physiologie que le nom de Pythagore, donné à ce Philosophe, fait allusion à ce qu’il passoit pour dire la vérité, ni plus ni moins qu’Apollon Pythien lui-même. On dit qu’il recommandoit à ses disciples de se faires ces questions à chaque fois qu’ils rentroient chez eux : Par où as-tu passé ? qu’as-tu fait ? quel devoir as tu nègligé de remplir ? Il défendoit d’offrir aux Dieux des victimes égorgées, & vouloit qu’on ne fit ses adorations que