Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans cœur, que d’avoir à se défendre avec une pareille troupe contre un petit nombre des premiers : Qu’il faut prendre garde de ne pas donner prise à ses ennemis, parce qu’ils sont les premiers qui s’apperçoivent des fautes qu’on fait : Que la vertu des femmes consiste dans les mêmes choses que celle des hommes : Que les choses qui sont bonnes sont aussi belles & que celles qui sont mauvaises, sont honteuses : Qu’il faut regarder les actions vicieuses comme étant étrangeres à l’homme : Que la prudence est plus assurée qu’un mur, parce qu’elle ne peut ni crouler, ni être minée : Qu’il faut élever dans son ame une forteresse, qui soit imprenable.

Antisthène enseignoit dans un College appelé Cynosarge, pas loin des portes de la ville ; & quelques-uns prétendent que c’est de là que la Secte Cynique a pris son nom. Lui-même étoit surnommé d’un nom qui signifioit un Chien simple, & au rapport de Diocles, il fut le premier qui doubla son manteau, afin de n’avoir pas besoin d’autre habillement. Il portoit une besace & un bâton ; & Néanthe dit, qu’il fut aussi le premier qui fit doubler sa veste. Sosicrate, dans son troisieme Livre des Successions remarque que Diodore Aspendien ajouta à la besace & au bâton l’usage de porter la barbe fort longue.

Antisthene est le seul des disciples de Socrate, qui ait été loué par Théopompe. Il dit, qu’il étoit d’un esprit fin, & qu’il menoit, comme il