Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/304

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Xénophane. Il cite même Ariston, lequel dans son livre sur Héraclite veut que ce philosophe, ayant été guéri de son hydropisie, mourût d’une autre maladie, en quoi Hippobote est de même sentiment.

À la vérité l’ouvrage, qui porte son nom, a en général la nature pour objet ; aussi il roule sur trois sortes de matières, sur l’Univers, sur la politique, & la théologie. Selon quelques-uns, il déposa cet ouvrage dans le temple de Diane & l’écrivit exprès d’une manière obscure, tant afin qu’il ne fût entendu que par ceux qui en pourroient en profiter, qu’afin qu’il ne lui arrivât pas d’être exposé au mépris du vulgaire. De là cette critique de Timon :

Entre ceux-là est Héraclite, ce criard mal bâti, cet injurieux discoureur & ce diseur d’énigmes.

Théophraste attribue à son humeur mélancolique les choses qu’il a écrites imparfaitement & celles qu’il a traitées différemment de ce qu’elles sont. Antisthène, dans ses Successions, allègue pour preuve de sa grandeur d’âme, qu’il céda à son frère la présidence des affaires de prêtrise. Au reste son livre lui acquit tant d’honneur, qu’il eut des sectateurs qui portèrent le nom d'Héraclitiens.

Voici en général quelles furent ses opinions. Il croyait que toutes choses sont composées du feu & se reçoivent dans cet élément ; que tout se