Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/352

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autre, en reçoit toujours quelque dommage. Archloque & Euripide paroissent aussi partisans de l'Incertitude; l'un dans ces vers,

Glaucus, fils de Leptine, sachez que les idées des hommes sont telles que Jupiter les leur envoye tous les jours;

L'autre dans ceux-ci:

O Jupiter! quelle sagesse peut-on attribuer au hommes, puisque nous dépendons de toi, & que nous ne faisons que ce que tu veux que nous fassions?

Bien plus, suivant ceux dont nous parlons, Xenophane, Zénon d'Elée, & Démocrite ont été eux-mêmes Philosophes secptiques. Xénophane it que Personne ne sait, & ne saura jamais rien clairement. Zénon anéantit le mouvement, par la raison que ce qui se meut, ne se meut ni dans l'endroit oz il est, ni dans un lieu ifférent de celui où il est. Démocrite détruit la réalité des qualité, en disant que c'est par opinion qu'une chose passe pour froide & l'autre pour chaude, & que les seules causes réelles sont les atômes & le vuide. Il ajoute que nous ne connoissons rien des causes. parce que la vérité est profondément cachée. Platon laisse aux Dieux & aux enfans des Dieux la connoissance de la vérité, & recherche seulement ce qui est vraisemblable. Qui sait, dit Euripide, si ce que les hommes appellent vivre n'est pas mourir n'est pas une vie? Empedocle veut qu'il