Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/362

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à l'infini de l'une à l'autre, les rélations mutuelles, les suppositions arbitraires, le rapport de la preuve avec la chose prouvée. La différence, qu'il y a dans les sentimens, fait voir que toutes les questions que l'on traite ordinairement, ou qui sont proposées par les Philosophes, sont toujours pleines de disputes & de confusion. La raison, prise du progrès qu'il faut faire d'une chose à l'autre, démontre qu'on ne peut rien affirmer, puisque la preuve de celle-ci dépend de celle-là, & ainsi à l'infini. Quant aux rélations mutuelles, on ne sauroitrien considérer séparément; au contraire il faut examiner une chose conjointement avec une autre, ce qui répand de l'ignorance sur ce que l'on recherche. La raison, prise des suppositions arbitraires, porte contre ceux qui croyent qu'il faut admettre certains premiers principes comme indubitables en eux-mêmes, & au-delà desquels on ne doit point aller; sentiment d'autant plus absurde, qu'il est également permis de supposer des principes contraires. Enfin la raison, prise du rapport de la preuve avec la chose prouvée, porte contre ceux qui, voulant établir une hypothese, se servent d'une raison qui a besoin d'être confirmée par la chose même qu'on veut prouver, comme si pour démontrer qu'il y a des pôres parce qu'il se fait des évaporations, on prenoit celles-ci pour preuve des autres.