Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la faveur de ce raisonnement. La cause est quelque chose de rélatif. Elle a rapport à ce dont elle est cause: or les rélations sont des objets de l'esprit qui n'ont point d'existence réelle; donc les causes ne sont que des idées de l'esprit. Car si elles sont effectivement causes, elles doivent être jointes à ce dont on dit qu'elles sont causes; autrement elles n'auront point cette qualité. Et de même qu'un pere n'est point tel, à moins que celui, dont on dit qu'il est pere n'existe; de même aussi une cause n'est point cause sans la réalité de ce dont on dit qu'elle est cause. Cette réalité n'a point lieu, n'y ayant ni genération, ni corruption, ni autre chose semblable. De plus s'il y a des causes, ou ce sera une chose corporelle qui sera cause d'une chose corporelle, ou ce sera une chose incorporelle qui sera cause d'une chose incorporelle; mais rien de cela n'a lieu, il n'y a donc point point de cause. Une chose corporelle ne peut -être cause d'une chose corporelle, puisqu'elles ont toutes deux la même nature; & si l'on dit que l'une des deux est cause entant que corporelle, l'autre étant pareillement corporelle, sera aussi cause en même tems; de sorte qu'on aura deux causes sans patient. Par la même raison une chose incorporelle ne peut l'être d'une chose corporelle, parce que