Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/378

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un de ses ouvrages dont Timon lui montroit des endroits, lorsqu'ils virent à la moitié du livre, il s'en trouva une partie déchirée; ce que Timon avoit ignoré jusqu'alors, tant il étoit indifférent à cet égard. Il étoit d'une si heureuse complexion, qu'il n'avoit aucun tems marqué pour prendre ses repas.

On raconte que voyant Arcésilas marcher accompagné de flatteurs à droite & à gauche, il lui dit : Que viens tu faire parmi nous, qui sommes libres & exempts de servitude? Il avoit coutume de dire de ceux qui prétendoient que les sens s'accordent avec l'entendement dans les rapport qu'ils font des objets : Attagas & Nemunius sont d'accord. Ordinairement il prenoit un ton railleur. Il dit un jour à quelqu'un qui se faisoit de tout un sujet d'admiration : Pourquoi ne vous étonnez-vous^pas de ce qu'étant trois ensemble, vous n'avons que quatre yeux?En effet lui & Dioscoride son disciple étoit chacun privé d'un oeil, au-lieu que celui, à qui il parloit, en avoit deux. Arcésilas lui demanda pour quelle raison il étoit venu de Thebes. Afin, lui repliqua-t-il, d'avoir occasion de me moquer de vous, qui vous êtes élevé à un si haut dégré. Néanmoins il a donné, dans son livre intitulé, Repas d'Arcésilas, des louanges à ce même Philosophe qu'il avoit dénégré dans ses Poésies burlesques.

Menodote écrit que Timon n'eut point de