Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ses parens, & par la douceur avec laquelle il trata ses esclaves, témoin son testament, où il donna la liberté à ceux qui avoient cultivé la Philosophie avec lui, & particuliérement au fameux Mus, dont nous avons déjà parlé.

Cette même vertu fut enfin généralement connue par la bonté de son naturel, qui lui fit donner universellement à tout le monde des marques d'honnêteté & de bienveillance? Sa piété envera les Dieux & son amour pour sa patrie ne se démentirent jamais jusqu'à la fin de ses jours. Ce Philosophe eut une modestie si extraordinaire, qu'il ne voulut jamais se mêler d'aucune charge de la République.

Il est certains néanmoins que parmi les troubles qui affligerent la Grece, il y passa toute sa vie, excepté deux ou trois voyages qu'il fit sur les confins de l'Ionie pour visiter ses amis, qui s'assembloient de tous côtés pour venir vivre avec lui dans ce jardin qu'il avoit achetté pour prix de quatre-vingts mines. C'est ce que rapporte Apollodore.

Ce fut-là que Diocles raconte, dans son livre de l'Incursion, qu'ils gardoient une sobriété admirable, & se contentoient d'une nourriture très médiocre. "Un demi-septier de vin leur suffisoit, dit-il, & leur breuvage ordinaire n'étoit que de l'eau".

Il ajoute qu'Epicure n'approuvoit pas la