Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/423

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qu'elle avoit, aussi-bien que le mouvement & le sentiment. Car il n'est pas concevable qu'elle conserve le sentiment, n'étant plus dans la même situation qui lui donnoit les mouvemens qu'elle a présent, parce que les choses, dont elle est environnée & revêtue, ne sont pas semblables à celles par le moyen desquelles elle a maintenant ses mouvemens.

Epicure enseigne encore la même doctrine dans d'autres endroits, & ajoute que l'ame est composée d'atômes ronds & legers, fort différend de ceux du feux; que la partie irraisonnable de l'ame est dispersée dans tout le corps; & que la partie raisonnable réside dans la poitrine, ce qui est d'autant plus évident, que c'est-là où la crainte & la joye se font sentir.

Le sommeil est l'effet de la lassitude qu'éprouvent les parties de l'ame qui sont dispersées dans le corps, ou de celles qui y font retenues, ou y errent & tombent avec celles parmi lesquelles elles sont répandues. La vertu générative provient de toutes les parties du corps, & il faut prendre garde à ce que dit Epicure, qu'elle n'est point incorporelle. Car il prend seulement le mot d'incorporel comme un terme en usage, & non comme voulant dire qu'il y ait quelque chose d'incorporel considéré en lui-même, vû que rien n'est par lui-même incorporel, hormis le vuide, lequel aussi ne peut ni agir, ni recevoir