Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/432

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qu'ils supposent des causes opposées à ces biens & agissent directement contre ces principes, sur-tout en ce qu'ils croyent des peines éternelles sur la foi des fables, soit qu'ils s'assûrent qu'ils ont quelque chose à craindre dans la mort, comme si l'ame continuoit à exister après la destruction du corps, soit que n'admettant point ces idées, ils s'imaginent qu'ils souffriront quelque autre chose par une persuasion déraisonnable de l'ame, qui fait que ceux, qui ne définissent point ce sujet de crainte, sont aussi troublés que d'autres qui le croyent vainement. L'exemption de trouble consiste à se préserver de ces opinions, & à consercer l'idée des choses principales & universellement reconnues. Aussi il faut en tout avoir égard à ce que est actuellement & aux sens, à tous en commun pour des choses communes, à chacun en particulier pour des choses particulieres, & qu'en général à l'usage de quelque caractere de vérité que ce soit. Si on prend garde à tout cela, on s'appercevra d'où viennent le trouble & la crainte qu'on ressent, & on s'en délivrera, soit qu'il s'agisse des choses célestes, ou des autres sujets qui épouvantent les hommes, & dont on saura rendre raison. Voilà, Hérodote, ce que nous avons réduit en abrégé sur la nature de l'Univers. Si ces considérations sont efficaces & qu'on ait soin de les retenir, je crois que quand même on ne s'appliqueroit pas à