Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/440

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non plus qu'à la raison qui lui fait rechercher des choses qu'il ne sauroit approfondir" Il se peut aussi que la lune tire sa lumiere d'elel-même, il se peut encore qu'elle l'emprunte du soleil, tout comme parmi nous il y a des choses qui[1] ont leurs propriétés d'elles-mêmes, & d'autres qui ne les ont que par communication. Rien n'empêche qu'on ne suppose cela dans les phénomenes célestes, si on se souvient qu'ils peuvent se faire de plusieurs manieres différentes, si on refléchit aux hypotheses & aux diverses causes qu'appuye ce principe, & si on a soin d'éviter les fausses conséquences & les faux systêmes qui peuvent conduire à expliquer ces phénomenes d'une seule maniere.

L'apparence de visage, qu'on voit dans la lune, peut venir, ou des changemens qui arrivent dans ses parties, ou de quelque chose qui les couvre, & en général cela peut provenir de toutes les manieres dont se font des phénomenes semblables qui ont lieu parmi nous. Il n'est pas besoin d'ajouter qu'il faut suivre la même méthode dans ce qui regarde tous les phénomenes célestes; car si on établit, par rapport à quelques-uns, des principes qui combattent ceux que nous voyons être vrais, jamais on ne jouïra d'une

  1. D'autres traduisent: Des choses qui tirent leur lumiere d'elles-mêmes, & des choses qui n'en ont qu'une empruntée.