Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/457

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EPICURE.
à Menecée. Salut.

La jeunesse n’est point un opbstacle à l’étude de la Philosophie. On ne doit point différer d’acquérir ses connoissances, de même qu’on ne doit point avoir de honte de consacrer ses dernieres années au travail de la spéculation. l’Homme n’a point de tems limité, & ne doit jamais manquer de force pour guérir son esprit de tous les maux qui l’affligent.

Ainsi celui, qui excuse sa négligence sur ce qu’il n’a pas encore assez de vigueur pour cette laborieuse application, ou parce qu’il a laissé échapper les momens précieux qui pouvoient le conduire à cette découverte, ne parle pas mieux que l’autre qui ne veut pas se tirer de l’orage des passions, ni des malheurs de la vie, pour en mener une plus tranquille & plus heureuse, par ce qu’il prétend que le tems de cette occupation nécessaire n’est pas encore arrivé; ou qu’il s’est écoulé d’une maniere irreparable.

Il faut donc que les jeunes gens devancent la force de leur esprit, & que les vieux rappellent toute celle dont ils sont capables pour s’attacher à la Philosophie; l’un doit faire cet effort afin qu’arrivant insensiblement au terme