Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/48

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étoient couvertes de peaux[1], pendant que leurs enfants alloient nus ; il en prit occasion de dire qu’il valait mieux être le bouc des Mégariens que leur enfant. Quelqu’un l’ayant heurté avec une poutre, en lui disant ensuite de prendre garde : Est-ce, répondit-il, que tu veux me frapper encore ? Il appelait ceux qui gouvernent le peuple des Ministres de la populace, & nommait les couronnes des ampoules de la gloire. Une fois il alluma une chandelle en plein jour, disant qu’il cherchait un homme. Il se tenait quelquefois dans un endroit d’où il faisait découler de l’eau sur son corps ; & comme les assistants en avoient pitié, Platon, qui étoit présent, leur dit : Si vous avez pitié de lui, vous n’avez qu’à vous retirer, voulant dire que ce qu’il en faisait étoit par vaine gloire. Quelqu’un lui ayant donné un coup de poing : En vérité, dit-il, je pense à une chose bien importante que je ne savais pas ; c’est que j’ai besoin de marcher avec un casque. Un nommé Midias lui ayant donné des coups de poing, en lui disant qu’il y avoit trois mille pièces toutes comptées pour sa récompense, Diogène prit le lendemain des courroies, comme celles des combattants du Ceste, & lui dit, en le frappant : Il y a trois mille pièces comptées pour toi.Lysias,


  1. Cela se faisait, afin que la laine fût plus douce. (Note de Ménage, qui cite Varron.)